Préface

Yvan Combeau

p. 1-2

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Yvan Combeau, « Préface », Carnets de recherches de l'océan Indien, 1 | -1, 1-2.

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Yvan Combeau, « Préface », Carnets de recherches de l'océan Indien [En ligne], 1 | 2018, mis en ligne le 20 février 2023, consulté le 11 mai 2024. URL : https://carnets-oi.univ-reunion.fr/68

L’Observatoire des sociétés de l’océan Indien (OSOI) est une fédération de recherches créée en 2010 à l’Université de La Réunion. À son origine, cette fédération réunit six unités de recherches soit 125 enseignants-chercheurs (droit, économie, gestion, sciences humaines, sciences sociales, littérature…). L’Observatoire a depuis élargi sa base en tissant un important réseau de partenariats internationaux. Sur la carte de l’océan Indien, l’Observatoire entend prendre sa place au cœur des dynamiques actuelles et devenir un acteur incontournable dans le présent des sociétés de l’océan Indien. Il se veut un laboratoire d’idées et un pôle de réflexions.

Depuis plus de deux décennies, l’Université de La Réunion développe des travaux sur l’espace de l’océan Indien et les relations qu’il entretient avec le reste du monde. Ces études disciplinaires et pluridisciplinaires sont marquées du sceau des interconnections. L’OSOI a prolongé et intensifié ces programmes de recherches et ces manifestations scientifiques permettant de produire des connaissances nouvelles. Le projet de l’OSOI vise à rendre public l’expertise issue de ces travaux et à s’élever au rang d’expert dans la compréhension des sociétés de l’océan Indien. Un des objectifs opérationnels fixé consiste à valoriser et diffuser cette expertise en procédant d’une part à un état des recherches à partir de manifestations scientifiques, et d’autre part en rendant publics ces travaux à travers des manifestations de valorisation et de diffusion des savoirs. L’OSOI est donc un lieu d’échanges et de débats.

En 2015, le colloque « Dire l’océan Indien » a constitué un moment/événement essentiel. Dans un contexte régional qui souligne l’importance de la dimension océan Indien comme une donnée structurante pour les politiques de recherches, à l’heure où s’affirme le projet d’une Université fédérative de l’océan Indien, ce colloque a ouvert un large débat sur la connaissance du monde indianocéanique. Un ouvrage (deux tomes) a concrétisé cette politique internationale de valorisation des savoirs.

En 2017, la conférence internationale de l’Observatoire des sociétés de l’océan Indien (23 et 24 novembre 2017) a principalement renforcé le réseau de chercheurs et densifié les partenariats autour de programmes de recherches sur notre agenda 2018. Afin de multiplier les meilleures conditions d’un développement de l’Observatoire, cette conférence a rassemblé de nombreux acteurs (Université, Institut, laboratoire) de la recherche en sciences humaines et sociales soit un large panel de disciplines (droit, économie, géographie, histoire, linguistique, science politique sociologie…) permettant d’appréhender dans des démarches pluridisciplinaires l’océan Indien. Quatorze délégations étaient présentes (Afrique du Sud, Australie, Canada, Comores, Djibouti, France, Inde, Madagascar, Maurice, Mozambique, Pays‑Bas, Seychelles, Sri Lanka…).

En ce début d’année 2018, l’Observatoire a relancé ses travaux et prépare de prochains rendez-vous internationaux (Conférence en Tanzanie, Colloque inter­national en 2019…). Les informations et le suivi des actions de l’OSOI peuvent se retrouver sur son site internet (http://osoi.univ-reunion.fr/).

Dans ce mouvement de dynamiques a été créée la revue Carnets de Recherches de l’océan Indien que vous « feuilletez » actuellement sur votre écran numérique. Depuis des années, la création d’une revue était affichée, annoncée, par notre Obser­vatoire comme un objectif premier. Il n’avait pourtant jamais été réalisé. Le dossier dormait dans nos cartons sur les rayons de nos armoires. Le projet commençait à s’éteindre et pour le moins à prendre la poussière. À l’ordre du jour du comité de pilotage de l’OSOI, il était régulièrement réapparu mais sans aboutir. Bref, la revue était en attente sur le mode pause. Il y a un an, une équipe décidée a réveillé l’endormi, repris le carton, dépoussiéré le dossier et surtout battu en brèche les alanguissements et toutes les pesanteurs. Un groupe de travail composé de chercheurs et de techniciens a initié ce réveil. Réveil en fanfare. Et pour le dire avec les mots d’Alain « se réveiller c’est se mettre à la recherche du monde ». Le projet a été reformulé et reformaté. L’OSOI a engagé ainsi le tournant digital, qui bouscule les logiques éditoriales, ouvre grand les portes-fenêtres de collaborations internationales. Le numérique fait exploser les distances et le temps. La numérisation change le lecteur et métamorphose la lecture. La « page-écran » est riche de possibles et d’innovations. La revue doit nous aider à fluidifier l’espace, à mieux échanger entre nous et à faire circuler les articles, les idées, les projets novateurs… sur les rives de l’océan Indien et bien au-delà. La revue est un instrument permettant de multiplier les contacts, de sceller des relations et des partenariats et de changer l’échelle de la diffusion des connaissances sur l’océan Indien. Pour l’écrire en quelques mots, les potentialités de cette revue enthousiasment et galvanisent.

Ce premier numéro est une première pierre, un premier pas pour un long chemin. Et dans l’histoire des revues aussi « un voyage de mille lieues commence toujours par un premier pas » (Lao Tseu).

Yvan Combeau

Professeur d’histoire contemporaine, Directeur OSOI