Idéologie et poésie révolutionnaire aux Comores

Ideology and revolutionary poetry in the Comoros

Ahmed Daniel

p. 91-112

Citer cet article

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Ahmed Daniel, « Idéologie et poésie révolutionnaire aux Comores », Carnets de recherches de l'océan Indien, 1 | -1, 91-112.

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Ahmed Daniel, « Idéologie et poésie révolutionnaire aux Comores », Carnets de recherches de l'océan Indien [En ligne], 1 | 2018, mis en ligne le 20 février 2023, consulté le 11 mai 2024. URL : https://carnets-oi.univ-reunion.fr/137

Diwan, recueil qui reprend à la fois l’histoire d’un pays nouvellement indé­pendant et sa révolution, illustre bien une tendance de la littérature comorienne des années 1975-1978 : commenter l’idéologie transmise par le président Ali Soilihi, le guide de la révolution comorienne. Cet article vise à montrer la manière dont la poésie fait de la politique en tant que littérature engagée. C’est l’occasion aussi de rassembler pour le lecteur quelques indi­cations sur la place de la poésie en tant que propagande politique et des poètes dans la société comorienne moderne.

Diwan, a collection that recalls both the history of a newly independent country and its revolution, illustrates well a trend of Comorian literature in the years 1975-1978: comment on the ideology transmitted by President Ali Soilihi, the guide of the Comorian revolution. This article aims to show how poetry makes politics as engaged literature. It is also an opportunity to gather for the reader some indications on the place of poetry as political propaganda and poets in modern Comorian society.

DOI : 10.26171/carnets-oi_0106

Introduction

Nous nous intéressons ici à un recueil (diwan) de poèmes comoriens publié en 2003, 2011 et 2014, et à leurs auteurs, jeunes révolutionnaires, à l’époque d’Ali Soilihi, dans les années 1975‑1978.

En quoi ces chansons sont-elles le reflet de ce qui se passait à l’époque aux niveaux politique et artistique ? La question a une double dimension : certains jeunes Comoriens considéraient que le meilleur moyen de peser sur le gouvernement était de s’engager dans une action révolutionnaire au sein des comités nationaux, régionaux ou locaux. D’autres pensaient relayer le guide (muongozi), Ali Soilihi, à travers la chanson.

Or ces deux dimensions se trouvent réunies lorsqu’Ali Soilihi prend le pouvoir. Chaque Comorien(ne), hier comme aujourd’hui, en fonction de ses propres choix, tend à privilégier les aspects progressistes ou autocratiques de son action et de sa personnalité.

Pendant cette période, Wani (Ouani) fut choisie comme ville-pilote pour les projets de la révolution à Anjouan1. On y construisit la première unité administrative (mudiria), le premier collège rural des Comores, ensuite on mit sur pied une armée de réserve (djeshi la mgambu), sorte de milice populaire, etc. Toutes ces mutations, ces initiatives socio-économiques furent bien accueillies par la population surtout par la jeunesse qui, pour affirmer son patriotisme et son nationalisme, alla jusqu’à transformer l’ancien nom de son orchestre local « Joujou de Wani » en « Joujou des Comores »2.

Les poètes

Ces jeunes poètes étaient eux-mêmes des acteurs de cette révolution en qualité d’animateurs, d’éducateurs, de techniciens ou de responsables politiques dans le gouvernement et partageaient l’idéologie « soihiliste ». Leur choix des chansons ici tend surtout à privilégier les aspects progressistes et culturels de l’action du guide de la révolution comorienne.

En effet, les idées réformistes et les projets socio-économiques entrepris pendant la révolution soilihiste avaient trouvé un écho favorable et un terrain propice à Wani (Ouani), ville dans laquelle la société, bien qu’elle soit aristocratique et féodale, avait déjà évolué dans le sens du progrès social, c’est-à-dire qu’il y avait un grand changement dans l’organisation sociale et une amélioration des conditions de vie visant à construire une société moderne inspirée par le modèle français. On en parle comme de la ville la plus aristocratique des Comores avec, successivement, le clan Beja ou Bedja de la chefferie africaine, les Chiraziens Al-Madua et les deux branches qui composent la tribu (qabîla) alaouite des nobles (sharif) de l’archipel : les Âl Al-Ahdal et les Âl Bâ ‘Alawî eux-mêmes représentés par de nombreuses lignées comme celles des Âl Al-Mâsîlâ et des Âl Al-Shaykh’Abû Bakr Ben Sâlim, etc.3

Il importe aussi de dire qu’à l’époque, le devoir des partisans du progrès social était aussi d’animer dans chaque région (bavu) le nouvel ordre révolutionnaire. Ces animateurs (washangirizi) voulaient relayer le discours, le langage et la sagesse des enseignements du guide par des exemples concrets : soit par des réunions publiques (madjadiliano), soit par la chanson révolutionnaire.

C’est aussi pour servir leur pays et surtout pour faire un métier utile pour la propagande politique, que ces jeunes imberbes4 ont répondu présents en acceptant d’occuper d’abord des postes d’animateurs (mshangirizi) dans leur groupe musical et dans leur île, avant d’aller parachever leurs études supérieures dans des pays socialistes comme l’Algérie pour Ibrahim Saindou, le Burkina Faso pour Raslane Abdou Zoubert, la France pour Mohamed Nourdine Abdou Zoubert, le Soudan pour Ali Ben Ali, l’Union Soviétique pour Dhoifir Ben Abdouroihamane Cheikh, etc.

Le corpus

Cet échantillon poétique qu’on va lire ici, collecté par nos soins, va compléter l’œuvre de ce groupe musical déjà entamée par la publication du recueil (diwan) de trois de ses poètes au service de la révolution comorienne : Ibrahim Saindou (Daniel, 2003), Dhoifir Ben Abdouroihamane Cheikh (Daniel, 2012) et Ali Ben Ali (Daniel, 2014). Il importe de signaler que ce recueil a été écrit en comorien, surtout dans le dialecte shiNdzuwani de l’île d’Anjouan et que les sujets traités de cette poésie concernent les principes fondamentaux de la révolution soilihiste qui se résument en trois mots : L’État, le citoyen et l’individu (poème n° 12).

Les thèmes

Les thèmes les plus fréquents, dans ce recueil, sont la révolution (poème n° 4), l’indépendance (poème n° 9), l’unité des Comores (poèmes n° 1 et 11), la nation comorienne (poèmes n° 1 et 7), l’égalité des chances (poème n° 6), l’autosuffisance alimentaire (poèmes n° 4, 10 et 11), la ségrégation raciale et insulaire (poèmes n° 1 et 10), le travail manuel (poèmes n° 3, 8 et 11), les ennemis de la nation : le grand expert5 (poèmes n° 3 et 11). Il y a aussi des thèmes publicitaires sur le tourisme (poème n° 2), faisant l’inventaire de l’immobilier hôtelier en passant par la faune et la flore, le littoral, le paysage et l’environnement, pour finir par l’hospitalité naturelle des Comoriens (poème n° 5). Bref, les thèmes choisis reflètent cette ère de liberté dans un pays fraîchement indépendant et cette nouvelle politique révolutionnaire.

L’indépendance fut acquise unilatéralement le 6 juillet 1975 et suivie d’une expérience révolutionnaire, dès le 3 août 1975. Les deux faits sont aussi deux thèmes fondamentaux de la poésie comorienne moderne dans les années 1975-1978 : l’indépendance (uhuru, ungwana, ’istiklali) et la révolution (ufwakuzi, mapindruzi). En effet, l’indépendance était le mot d’ordre des Comoriens qui aspiraient à la liberté. Les poètes étaient naturellement les « porte-parole » de cette revendication mais aussi de quelques partis politiques comme le PaSoCo (Parti Socialiste Comorien) avec son journal intitulé Uhuru (Indépendance).

Lexicographie6

Que signifient donc ces termes uhuru, ungwana, ’istiklali, ufwakuzi, mapindruzi ?

Grâce aux travaux des linguistes nationaux et étrangers, la lexicographie comorienne, constituée au cours de ces quarante dernières années, a eu besoin, comme toute science nouvelle, d’une terminologie adaptée à son objet ; elle s’est construite, au hasard des découvertes et des inspirations, en utilisant la nomenclature grammaticale bantu (ou fonds bantu), complétée par appel à d’autres langues telles que l’arabe, le swahili, le français, etc.

Ainsi uhuru, de l’arabeحُرٌّ, signifie « indépendance, liberté », ungwana « liberté » et ‘istiklali, de l’arabe إِسْتِقْلَالٌ, « indépendance » (Lafon, 1991 et Ahmed-Chamanga, 1992).

Quant aux autres termes, ufwakuzi et mapindruzi, ils signifient « révolution », (Lafon, 1991), ufwakuzi vient de –fakua « s’emparer, attraper au vol, happer, saisir, arracher » (Ahmed-Chamanga, 1992), d’où l’idée de changement (mapindruzi) de société et de système (révolution), de nationalisation, de politique révolutionnaire (siyasa ya ufakuzi) ou bien de révolution socio-économique voire de socialisme (ufakuzi wa maesha) à cette époque.

Et pour illustrer mon propos, voici un extrait d’un discours fait par Ali Soilihi à l’armée révolutionnaire le 2 février 1976 à Vwadju, Ngazidja (Grande île des Comores) :

Yefasiri ya usiku uwo ndo uka haina istiklali yarengwa kirévolution yo kedjiralwa ni mishindji ya kiada na mila. « La signification de cette journée, c’est que, à chaque fois qu’un pays arrache son indépendance de façon révolutionnaire, [cette indépendance] ne repose pas sur des bases traditionnelles et coutumières » (Lafon, 1995, p. 28‑29).

L’uniformité, en ce qui concerne la définition des termes, existe donc entre les linguistes et les politiques et n’est plus susceptible d’induire en erreur. Aussi a-t-on envisagé de proposer ici cette terminologie en vue de réaliser l’adaptation parfaite du signifiant au signifié. Appelé à sortir de son cadre insulaire et à jouer un plus grand rôle dans la vie quotidienne des Comoriens, le comorien (shiKomori ou shiMasiwa) devait évoluer et s’adapter aux réalités de la société moderne et de l’État en construction.

Pour comorianiser la terminologie spécifique au domaine des sciences et techniques, de la politique, de l’administration et de l’agriculture, deux méthodes principales ont été utilisées par les linguistes et les techniciens comoriens réunis au sein d’un centre national7 :

  • adapter mécaniquement les termes étrangers en les soumettant aux règles phonologiques et grammaticales de la langue,

  • chercher dans la langue les termes ou les périphrases qui rendent le mieux possible le sens des mots étrangers.

Quelques exemples de mécanismes linguistiques utilisés :

Élargir le champ sémantique d’un mot déjà existant

Mot

Sens originel

Nouveau sens

Msamaha

pardon

amnistie

Ndege

oiseau

avion

ungwana

liberté

indépendance

karatasi

papier, feuille de papier

diplôme

Utiliser le système de préfixe pour élargir le champ sémantique d’un mot

Djama(a)

Famille

Udjama(a)

Société

Beberu

Bouc

Ubeberu

Impérialisme

Beberu

Homme fort

Mbeberu

Impérialiste

Sawa

égal

Usawa

Egalité

Dériver les mots

-endra

aller

mwendreleyo

Progrès

-fakua

s’emparer

ufakuzi

Révolution

-kentsi

s’asseoir

mkentsi,mkontsi

Assises

-ngia

entrer

mungiliano

Coopération

-ona

voir

muonano

Rencontre, sommet

-ongoza

guider, diriger,

muongozi,mongozi

Guide, dirigeant

Farantsa

France

mFarantsa

Français(e)

Utiliser les formes composées

Mwana

enfant

shama

association

Mwanashama

membre

Mwana

enfant

ntsi

pays

Mwanantsi

citoyen

Mwana

enfant

mama

mère

Mwanama

frère, sœur,

camarade

Mwana

enfant

nya

ventre,

mère

Mwananya

frère, sœur,

camarade

Mjuzi

connaisseur

tale

grand

Mjuzi-tale

expert

Mfanya

celui qui fait

hazi

travail

Mfanya-hazi

travailleur

Emprunter des mots étrangers et les intégrer au système nominal du comorien

Mot

Origine

Sens

Bidje

Français

Budget

Biro

Français

Bureau

Bara

Arabe

Continent, grand pays

Bepare

Hindi

Capitaliste, bourgeois

Mukolo

Français

Colon

Raisi

Arabe

Président

Sirikali

Persan

Administration, Gouvernement

Watwaniya

Arabe

Patriote

Twaifa

Arabe

État, nation

Traduire des expressions

Expression en français

En comorien

Littéralement

Nations-Unies

Umoja wa matwaifa

Unité des Nations

Cette énumération des possibilités linguistiques d’adaptation et de création de mots nouveaux n’est pas exhaustive. Elle montre seulement qu’à partir de ses ressources propres et d’emprunts, la langue comorienne peut constituer une terminologie capable d’exprimer des besoins nouveaux8 : alphabétisation de masse, création de livres d’enseignement du comorien, diffusion des textes de propagande politique, repris par les poètes dans leur création poétique.

Ces poètes imberbes se sont intéressés aussi au chant et à la musique. Certains furent auteurs, compositeurs, guitaristes, solistes, dans leurs groupes musicaux respectifs. Et c’est dans un style afro-malgache et indo-arabe qu’ils ont rythmé leurs mélodies. Ils savaient également que la radio joue un grand rôle dans la diffusion de la poésie chantée aux Comores. C’est la raison pour laquelle l’orchestre « Joujou des Comores » de la ville de Wani dans l’île d’Anjouan a sorti une nouvelle compilation sur CD de quelques morceaux choisis de cette poésie révolutionnaire9.

Cet article rassemble donc en version bilingue ces chansons qui restent dans les mémoires des Comoriens et des Comoriennes mais qui méritent d’être consignées par écrit.

Présentation des textes

Pour la traduction des textes, il y a deux exigences contradictoires :

  1. La fidélité au texte, à son rythme, qui risque de mener à un mot à mot difficilement compréhensible.

  2. La recherche d’une transposition en français littéraire qui risque de faire perdre la saveur de la langue.

La traduction que nous avons proposée ici est un compromis entre ces deux exigences.

Enfin le choix de ces textes a été fait selon des critères objectivables : fréquence, signification et représentativité des réalités de la Révolution comorienne.

Enfin, pour clore cette présentation, on peut dire que l’historien trouvera à travers les textes présentés ici un témoignage oral de cette époque charnière de l’histoire comorienne moderne.

Recueil des textes (diwan)10

1. Lajenesi ya Wani

La jeunesse de Wani11

(Dhoiffir ben Abdouroihmane Cheikh)12

Fig. 1 : Dhoiffir à la guitare

Fig. 1 : Dhoiffir à la guitare

Lajenesi ya Wani

La jeunesse de Wani

Imukusudiani

Va vous interpréter

Tshatshatsha ya makini

Du cha-cha-cha doux

Ya shindzuwani

Et anjouanais.

Abdallah Daudu

Abdallah Daoud,

Na Saidi Âzizi

Saïd Aziz,

Midjayi na Yisufu

Midjay et Youssouf

Alabatri

À la batterie.

Abu na marakasi

Abou avec les maracas,

Kasina nafasi

N’a pas le temps.

Dhwafiri ana gitari

Dhoiffir a une guitare,

Ya matshatshari

Une guitare fantastique.

Mshindro wa tshatshatsha

Une compétition de chachacha

Uwimbwa na orkestra

Organisée par l’orchestre

Orkestra ya wanatsa

L’orchestre des jeunes

Wa shindzuwani

D’Anjouan.

 

2. Tsawe ulawa hazini

Te voilà de retour du travail13

(Dhoiffir ben Abdouroihmane Cheikh)

Tsawe ulawa hazini

Te voilà de retour du travail,

Ulemewa tsi yamkini

Très fatigué, sans doute.

Ehê sabu utekeleza

Est-ce que tu as accompli

Zile mwananyatru arieledza

Ce que nous a recommandé notre guide ?

Ehê sabu kwadhulumu

N’as-tu pas exploité

Mwananya alio untsini

Le frère qui est d’un rang inférieur ?

Sabu kwarumia nayi

N’as-tu pas abusé

Zidhwamana wavolwazo

Des responsabilités qu’on t’a confiées ?

Alifu be te the

A, b, t, th,

Djimu he khe

J, h, kh.

Ya handra twaifa

Le premier principe c’est l’État.

Alifu be te the

A, b, t, th,

Djimu he khe

J, h, kh.

Ya vili mwanantsi

Le deuxième c’est le citoyen.

Alifu be te the

A, b, t, th,

Djimu he khe

J, h, kh.

Ya mwiso nafusi

Le dernier c’est l’individu.

 

3. Uku ushe

C’est l’aube14

(Dhoiffir ben Abdouroihmane Cheikh)

Uku ushe

C’est l’aube.

Narirenge ziswilaha

Prenons l’arsenal !

Mume na mushe

Hommes et femmes,

Kapahua kaono raha

« Car pas de repos à celui qui n’a pas accosté »15

Basi narendre ha mo mwemwa

Allons-y donc, avec courage,

Hazini Mungu amana

Au travail ! Que Dieu nous assiste !

Waongozi umbeli na unyuma

Des animateurs devant et derrière

Riundre litwaifa

Pour réaliser l’unité de la nation.

Mbawa ya Mwasi

Le commando « Mwasi »16

Wanadjeshi wontsi pia

Tous les militaires,

Mafanyahazi

Les travailleurs

Na wanawashe watwaniya

Et les femmes militantes.

Hazi ya leo bila shaka

Le travail d’aujourd’hui, sans doute,

Na izidi ya vojana

Doit valoir plus que celui d’hier.

Hazi ya manufaâ na baraka

Un travail utile et bénéfique

Inufaîshe litwaifa

Duquel la nation profitera.

 

4. Zisiwa za moyo

Les îles chéries17

(Dhoiffir ben Abdouroihmane Cheikh)

Zisiwa za moyo

Les îles chéries,

Komoria

Les îles Comores.

Zisiwa radzaliwa

Les îles où nous sommes nés.

Na uzuri wazo

Leur beauté

Kauna bea

N’a pas d’égal

Harmwa idunia

Dans le monde.

Hayi waze watru wa intsi

Ô nos pauvres aïeux !

Masikini

Ô les malheureux !

Yakini wataâbiha

Certes ils ont souffert :

Warihwa fitako

Ils ont porté des palanquins,

Na hukunyulwa

Ils ont été maltraités

Warumwa shiumpundra

Et employés comme des ânes.

Mungu nawarehemu

Que Dieu les ait en sa sauvegarde !

Awaladze mahala mema

Qu’ils reposent en paix !

Djirani wa moyo

Mon cher voisin,

Renga umuhono

Prend ma main !

Wasi wa vwamoja

Nous sommes d’une même communauté.

Narielewana18

Il faut qu’on s’entende !

Risahidiana

Il faut qu’on s’entraide !

Wala usitriwe isha kioni

Et il ne faut pas qu’on se trahisse !

Âzima za wasindre

Les intentions des ennemis :

Warimanise

Nous diviser

Ile watre ntrere

Pour mieux régner.

Wananya wa moyo

Mes chers compatriotes !

Narihime

Réveillons-nous !

Ritriye lipiesi umwiri

Mettons le manche à la houe !

Be maji yalimbi

Car « les eaux ont débordé »19.

Tsi ya ubushi

Et ce n’est point une plaisanterie.

Makolo yariperea

Les colons nous ont trompés,

Yarisondzo idamu

Ont sucé notre sang

Yabakisha de lipevu

Et il ne reste rien que l’écume.

Yahundzu pio kayasadza

Ils ont tout pris, ramassé

Ata mkoba mkoba wa ndrala

Même le sac, le sac en feuilles de cocotier.

Zisiwa za moyo

Les îles chéries,

Musife mo

Ne soyez pas insensibles !

Wasi wana wanyu

Nous, vos enfants,

Rimulaviani

Prêtons serment,

Ha nia moja

Avec la même volonté,

Ritsomdaidzani

De défendre votre dignité.

 

5. Watwania watru Komori

Notre patrie : Les Comores

(Mohamed Nourdine Abdou Zoubert)20

L’orchestre JOUJOU de Ouani, 23 août 1970

L’orchestre JOUJOU de Ouani, 23 août 1970

Wanantsi narike ju la husaidiana

Citoyens entraidons-nous !

Ribauhe fikira za huanyisa yaMasiwa

Abandonnons les idées séparatistes !

Wasi wantru wa vwamoja

Nous sommes des gens unis.

Ilazimu rike wa vwamoja rijiliana

Il faut s’unir pour se connaître.

Rivendzana Masiwani ripare na usawa

Aimons-nous dans les îles pour avoir l’égalité !

Wasi wantru wa vwamoja

Nous sommes des gens unis. (Bis)

Iyo mama iyo

C’est ça maman ! C’est ça !

Iyo mama iyo

C’est ça maman ! C’est ça !

Iyo mama iyo

C’est ça maman ! C’est ça !

Watwaniya watru Komori

Notre patrie : Les Comores.

Wanantsi narilaâni

Citoyens, maudissons

Utawalifu wa shidjeni

La domination étrangère !

Na fikira zapeu

Des idées fausses

Karisitsaha Masiwani

Nous ne voulons plus dans les îles.

Wanantsi narihime

Citoyens, réveillons-nous !

Riwane na ubepare

Combattons le capitalisme !

Riwane na ujinga

Combattons l’ignorance !

Rike sontsi mawatwaniya

Soyons tous des patriotes !

Rilowe izifi

Pêchons les poissons !

Ritsunge zinyama

Élevons les animaux !

Ritabu zahula

Cultivons les cultures vivrières

Ritruse ndza Masiwani

Pour chasser la faim dans les îles !

Ndrima mama shime

L’agriculture est à encourager !

Matsunga mama wowo

L’élevage, ô maman, aussi !

Ulozi mama kweli

La pêche, ô maman, sans aucun doute !

Hazi mama wowo

Le travail, ô maman, aussi !

Watwaniya watru Komori

Notre patrie : Les Comores.

 

6. Jua

Sache !

(Auteur : Ibrahim Saindou)21

Rielewe rike hashiri

Nous devons savoir et être lucides :

Leo hudjitengua kavwasi

Aujourd’hui s’isoler n’est plus possible.

Bila hudjifaharisha

Sans prétention aucune

Twaifa latru lo dzima

Notre nation est unie.

Tsi damu moja ilengesao

N’est-ce pas le même sang qui coule ?22

Ubabuzi wa zisiwa na rangi

La ségrégation insulaire et raciale

Kausiruhusu rike nao

N’a pas droit de cité chez nous.

Ukauwendresa wantru

Elle avait conduit les gens

Udingoni ama halisi

Complètement dans une impasse23.

Zinu pia vwa baâdhwi

Bien entendu, il y a quelques

Za wanantsi wabalia

Citoyens qui ont

Ntrendreyo za shinamuna

Des comportements condamnables

Namuna inu

De cette sorte

Bila shaka isiwalazimu

Sans doute, il faut

Wadjifahamu na yamaendreleyo

Qu’ils fassent attention au progrès !

Baina ya mwanantsi isimlazimu

C’est au citoyen de s’efforcer de

Azihire uwade unu

Guérir cette maladie.

Hususwani ntrendreyo zini

Surtout des tels comportements

Uka baina ya miji

Se rencontrent dans certaines villes.

Narizilishe

Nous devons les abandonner.

Zini kwelu ne urisa

En vérité ceci n’est pas convenable.

Zisipatsa wantru âibu

Ceci déshonore les gens.

Ne de ubabuzi wa makao

C’est donc l’apartheid dans les résidences24.

Kavwasi ta kavusi mwanantsi

Il ne doit pas y avoir de citoyen

Huka bavuni au mujini

Qui vit à côté [en brousse] ou en ville.

Risikubali hutengulwa

Nous ne devons pas accepter d’être isolés.

Utawalifu kauna hairi

La domination n’est pas une bonne chose.25

Jua jua

Sache, sache !

Jua hali udjivingao we mwanantsi

Sache comment te comporter citoyen !

Jua jua

Sache, sache !

Jua hali udjivingao we shababi

Sache comment te comporter jeune homme 

Jua jua

Sache, sache !

Jua hali udjivingao we mwongozi

Sache comment te comporter dirigent !

Jua jua

Sache, sache !

Jua hali udjivingao we mdzade

Sache comment te comporter parent !

Jua jua

Sache, sache !

Jua hali udjivingao

Sache comment te comporter !

 

7. Masiwa ya Komori

Les îles Comores

(Ibrahim Saindou)

Maore wengi wa zisiwa

Mayotte a beaucoup d’îlots

Na bahari ndzitrulivu

Et une mer calme

Yendza maâna

Et bénéfique.

Ndzuwani wengi wa milima

Anjouan a beaucoup de montagnes

Na madjintro

Et des sources

Yendza maji buruda

D’eau douce.

Mwali arudhwi ntrembwavu

Mohéli a un sol fertile

Na zilime

Et beaucoup de cultures

Wengi wa shahula

Vivrières.

Ngazidja wengi wa mpaharo

La Grande Comore a beaucoup de forêts

Karitala volkan nku

Et le volcan Karthala a le plus grand cratère

Ya dunia

Du monde.

Ko Komoro uone raha

Viens aux Comores pour être heureux !

“A l’hôtel Coelacante” Ngazidja

À l’hôtel Cœlacanthe à la Grande Comore

Uone raha

Pour être heureux !

Ko Komoro utowe ndzaya mama

Viens aux Comores pour apaiser ta faim !

Ko Komoro uone raha

Viens aux Comores pour être heureux !

“A l’hôtel Al Amal” Ndzuwani

À l’hôtel Al Amal à Anjouan

Uone raha

Pour être heureux !

Ko Komoro utowe ndzaya mama

Viens aux Comores pour apaiser ta faim !

Ko Komoro uone raha

Viens aux Comores pour être heureux !

“Village de” Mwahani Mwali

Village de Mwahani à Mohéli

Uone raha

Pour être heureux !

Ko Komoro utowe ndzaya mama

Viens aux Comores pour apaiser ta faim !

Ko Komoro uone raha

Viens aux Comores pour être heureux !

“A l’honneur Rocher” Maore

À l’honneur Rocher à Mayotte

Uone raha

Pour être heureux !

Ko Komoro utowe ndzaya mama

Viens aux Comores pour apaiser ta faim !

Ko Komoro uone raha

Viens aux Comores pour être heureux !

Mtsanga mweu Ngazidja

Du sable blanc à la Grande Comore

Ko Komoro uwone

Viens aux Comores pour le voir !

Mafu mengi Ndzuwani

Une grande variété de fleurs à Anjouan

Ko Komoro uyaone

Viens aux Comores pour les voir !

Fi ha wengi Maore

Une grande quantité de poissons à Mayotte

Ko Komoro uzione

Viens aux Comores pour les voir !

Ko Komoro uone raha

Viens aux Comores pour être heureux !

Ko Komoro utowe ndzaya mama

Viens aux Comores pour apaiser ta faim !

Ko Komoro utowe hamu mama

Viens aux Comores pour oublier tes soucis !

 

8. Mjuzi-tale

Le grand expert26

(Ibrahim Saindou)

Mjuzi-tale uvendza mpesa

Le grand expert aime l’argent.

Mjuzi-tale uvendza mpesa

Le grand expert aime l’argent.

Mjuzi-tale uyenga usawa

Le grand expert déteste l’égalité.

Uyenga hazi za mihono

Il déteste les travaux manuels.

Ahilawa Ulaya aja

Quand il revient d’Europe,

Udjikaza na mikaratasi

Il se croit fort avec ses diplômes.

Ake na biro dribwavu

Il veut avoir un grand bureau.

Ake na dago la sheo

Il veut avoir une maison de valeur.

Iyo tsi haki ye

Ce n’est pas juste.

Kana trima na litwaifa

Il est indifférent à l’État.

Kana trima na wantru pia

Il est indifférent à tout le monde.

Ake na mshahara muhu

Il veut un gros salaire

Ale na wadjemazahe

Pour lui et ses proches.

Iyo tsi haki ye

Ce n’est pas juste.

Litwaifa kalina mali

L’État n’est pas riche.

Lisha ne uelewe

Tu dois comprendre que

Hazi za mihono muhimu

Les travaux manuels sont nécessaires

Za hutoa usikini

Pour lutter contre la pauvreté.

Iyo tsi haki ye

Ce n’est pas juste.

Ulamuha

Change !

Uelewe

Comprend !

Rafikana wo

On se met d’accord.

Mjuzi-tale wo

Ô le grand expert !

 

9. Komori leo

Comores aujourd’hui

(Ibrahim Saindou)

Komori leo kweli mambo

Comores aujourd’hui, il y a certes de la joie.

Mfanya-hazi mama

Le travailleur

Mtrumushe na shababi

Fille et garçon,

Leo warenge yezi yao

Aujourd’hui, ils ont pris le pouvoir.

Ufakuzi kweli ne muhimu

Certes la révolution est nécessaire.

Wa huzima uwade wa udu

Elle doit enrayer le vertige

Ile ridjitoshe na kula riziki

Pour avoir l’autosuffisance alimentaire

Rizipare hatru hunu mama

Chez nous ici [aux Comores].

Rike na maesha mema mama

Nous aurons une bonne vie

Madjirani wavue mo mama

Et les voisins nous envierons.

 

10. Uwandzani

L’amitié

(Ibrahim Saindou)

Uwandzani kwelu ne riwafiki

L’amitié, certes nous l’avons acceptée

Komori ne mabarani

Entre les Comores et les grands pays.

Rina utumainifu

Nous avons l’espoir

Ritsovendzana ha yakini

D’entretenir une amitié sincère.

Karibuni neshani zontsi pia

Souhaitons la bienvenue à toutes les nations !27

Musike na taradudi

N’ayez aucune hésitation !

Wasi tsi wabanguzi wa rangi

Nous ne sommes pas des racistes.

Masiwani wantru pia sawa

Aux Comores, les gens sont égaux.

Nariîshi ha salama

Vivons en paix

Na hutsahana daima duniani

Et aimons-nous toujours dans ce monde !

Rifanye na zindjema

Faisons les bonnes choses

Ripare yamanufaâ rendre mbeli

Pour avoir les profits et aller de l’avant28

Masiwani na Afrika

Aux Comores et en Afrique !

 

11. Narike makini

Soyons lucides !

(Ibrahim Saindou)

Narike makini hunu Masiwani

Soyons lucides ici dans les îles !

Ritsahe29 usawa wa wanantsi pia

Cherchons l’égalité pour tous les citoyens !

Ritowe ujinga na umenyefu

Éliminons l’ignorance et le désordre !

Rike sontsi pia wantru waelevu

Soyons tous des gens compréhensifs !

Risikentsi rahilindra

Ne restons pas à attendre que

Sirikali de ifanye

Ce soit le gouvernement qui fasse tout !

Narihime washe na waume

Réveillons-nous filles et garçons !

Rike niya ndzima

Ayons la même volonté !

Renyese zorandzao

Montrons ce que nous voulons

Pasipo ya hulindra

Sans attendre !

Djitihadi rionese

Des efforts, nous devons faire

Harmwa zintrongo pia

Dans tous les domaines.

Ripare manufaâ

Nous aurons les avantages30 :

Rileye maesha

L’éducation et le bien-être

Ya wadzalwa na wao wajao

Des enfants d’aujourd’hui et de demain.

Rike wantru wa hutsahana

Soyons des gens qui se cherchent

Na huswifulwa na ulimengu pia

Et qui sont flattés par le monde entier !

 

12. Wasi mashababi

Nous les jeunes gens

(Ibrahim Saindou)

Narike makini na kula zozijao

Soyons lucides devant tout ce qui arrive !

Rikeni vwamoja ritoe udhuluma

Unissons-nous contre l’injustice !

Usawa uendrelee halo ritsahao

L’égalité doit progresser selon notre volonté

Ata rifurahi ha sontsi

Pour que nous soyons tous satisfaits. (Bis)

Rifurahi ha sontsi

Pour satisfaire tout le monde :

Shababi ye

Ô les jeunes,

Rifurahi ha sontsi

Soyons satisfaits !

Muongozi ye

Ô Le guide,

Rifurahi ha sontsi

Soyons satisfaits !

Wanantsi ye

Ô les citoyens,

Rifurahi ha sontsi

Soyons satisfaits !

Wasi mashababi he

Nous les jeunes,

Mashababi wa Komori

Les jeunes des Comores,

Mlozi na mlimadji he

Pêcheur(s) et agriculteur(s),

Wahutrendrea litwaifa

Nous devons construire l’État.

Mlimadji he

O Agriculteur !

Mlimadji mtsunga

L’agriculteur c’est l’éleveur.

Mlimadji mlozi

L’agriculteur c’est le pêcheur.

Mlimadji

O Agriculteur !

 

13. Hazi

Le travail

(Ibrahim Saindou)

Adabu de rikenayo

Du respect, nous devons avoir

Harmwa izihazi piya

Pour chaque emploi.

Ristahi wao walimao

Nous devons respecter les cultivateurs

Vwamoja na waloao

Et aussi les pêcheurs.

Be wao de wendza maâna

Cela car ils sont très utiles

Hatru hunu Masiwani

Chez nous, [ici], dans l’Archipel.

Ritrie shime ulozi na indrima

Encourageons la pêche et l’agriculture !

Kula hazi hazi, narielewana

Chaque activité c’est du travail31, sachons-le !

Risidarau hazi

Ne sous-estimons pas le travail !

Zama za mukolo de vwaka wasa

C’est à l’époque coloniale qu’il y avait des gens

Wakodarau hazi

Qui sous-estimaient le travail [manuel].

E matsunga

L’élevage ?

Hazi

C’est du travail.

E ulozi

La pêche ?

Hazi

C’est du travail.

E indrima

L’agriculture ?

Hazi

C’est du travail.

Kula hazi hazi

Chaque activité c’est du travail.

Wanyu wantru wa sirikali

O Vous les agents de l’État,

Wafanya-hazi za mabironi

Vous qui travaillez dans l’administration !

Namulishe hudjona lada

Ne soyez pas hautains !

Wanyu sawa na waongozi

Vous êtes comme les éducateurs.

Namukeni makini

Soyez lucides !

Mulishe na ufahari

Abandonnez votre fierté !

Ubahazazi wa faida mbili

L’emploi avec une double paye

Kautsokiri

Ne sera plus possible.

Kula hazi hazi, narielewana

Chaque activité c’est du travail, sachons-le 

Risidarau hazi

Ne sous-estimons pas le travail !

Zama za mukolo de vwaka wasa

C’est à l’époque coloniale qu’il y avait des gens

Wakodarau hazi

Qui sous-estimaient le travail.

 

14. Uhuru

L’indépendance

(Abdallah Abdérémane dit Pala)32

Uhuru tsiwani uja

L’indépendance est acquise.

Narihime rifanye hazi

Allons tous travailler

Ripare manufa sontsi

Pour avoir tous les moyens

Rileye intsi yatru

De construire notre pays !

Oya he ho

Oya he ho!

Marahaba ra’isi wa intsi yatru

Hommage au président de notre pays

Vwamoja na mawaziri wahe pia

Et à l’ensemble de son gouvernement.

Sontsi rimushukuriani

Vous avez tous, notre gratitude.

 

15. Narilishe uredani33

Abandonnons l’oisiveté

(Raslane Abdou Zoubert)34

Narilishe uredani

Abandonnons l’oisiveté.

Rihime rifanye hazi

Allons donc travailler !

Huka bure ne tsi ndjema

Chômer n’est pas une bonne situation.

Hazi de mwenye hichima

Seul le travail est une affaire d’honneur.35

 

16. Narihifadhwi intsi

Protégeons le pays !

(Raslane Abdou Zoubert)

Narihifadwi kula hali shisho shariwakiî

Protégeons tout ce qui nous appartient !

Ha hudjipushindza na uhusuda

En combattant la malveillance :

Be uo uâduwi

C’est l’ennemi.

Rikeni na imani

Ayons la foi

Na hujuani ndjema

Et reconnaissons le bienfait !

Rahiona kula shisho shafana na ndrima

Quand on verra tout ce qui est agricole,

Rishitrie shime

On l’encouragera.

Arudhwi isipotea ha hutsenga impaharo

La terre se perd en défrichant la forêt

Na huvudza mazamba djitihadi narigodjee

Et en brûlant les champs. Il y a des efforts à faire

Risiranganye impwa ha huhudumu ulozi

pour ne pas détruire le récif corallien et protéger

Ile ripare manufa risikeni taâbani

la pêche pour tirer profit, sans ajouter de la souffrance.

Narikeni hashiri

Soyons vigilants !

Ntrendreo ndjema za mwanantsi

La bonne conduite citoyenne

De waye uka na trima

C’est d’avoir un cœur compatissant.

Ile ahifadwi intsi yahe

Ceci pour protéger le pays

Isiregee dingoni

Afin qu’il ne régresse pas.

Ushauku mwengi rike nao

Le désir ardent que nous devons avoir,

Ha âda na mila de hazi za mihono

Selon les us et coutumes, c’est le travail manuel.

Ridjipukamanise na ulaânifu wa bepare

Combattons la cruauté du capitaliste !

Narihime rigodjee intsi yatru

Allons, sauvons notre pays 

Vusikeni umenyefu

Pour qu’il n’y ait pas de désordre !

Narihifadwi kula hali shisho shariwakiî

Protégeons tout ce qui nous appartient !

Ha hudjipushindza na uhusuda

En combattant la malveillance :

Be uo uâduwi

C’est l’ennemi.

Rikeni ha makini na maumo yarahatsihe

Soyons calmes et sereins !

Rahidunga ishariâ shikao de shahusu

Appliquons la loi qui concerne

Mwanantsi mkomori

Le citoyen comorien !

Leo tsasi ripara indzia ntrahafu ha yakini

Aujourd’hui, il y a une autre voie.

Djitihadi riidunge ata mpaka mpakani

Avec effort, suivons-la jusqu’au bout !

Ha hulindrilia zinafuû ha furaha

Et attendons les avantages, dans la joie,

Zijorishukiao ta ridale zavira

Venir, jusqu’à ce que l’on oublie

Za huvura mwizi

Le passé qui nous tracassait !

L’hymne national

Titre de l’hymne national pendant la période Ali Soilihi Mtsashiwa (1975/1978) :
Ungwana « La liberté, l’indépendance ». Paroles et musique d’Abou Shihabi36.

Ungwana ngasi nuo

La liberté nous l’avons,

Si wakomori masiwa manne

Nous les Comoriens des quatre îles :

Maore Ndzuwani

Mayotte, Anjouan,

Mwali Ngazidja

Mohéli et Grande (île des) Comore(s).

Hazi piya ngasi nizo

Nous accomplissons toutes les tâches

Rangu zamani

Depuis longtemps.

Dima ulozi

L’agriculture, la pêche,

Hazi za mihono

Les travaux manuels.

Zinu harumwa mutsanganyiho

Nous les réalisons dans l’union

Wa niya za hatru

De nos esprits (bis).

Ridjitoa fidiya

Nous sacrifions nos vies

Riwanie mipaka ya Komori

Pour défendre l’intégrité des Comores.

Dayima ngasi tiyari

Nous sommes toujours prêts,

Si wanantsi wa Komori

Nous les citoyens des Comores,

Lazima ritre zedamu

S’il faut que nous versions notre sang

Isipoteye

Pour sauver notre pays.

Ungwana ngasi nuo

La liberté nous l’avons,

Si wakomori masiwa manne

Nous les Comoriens des quatre îles :

Maore Ndzuwani

Mayotte, Anjouan,

Mwali Ngazidja

Mohéli et Grande (île des) Comore(s).

Hazi piya ngasi nizo

Nous accomplissons toutes les tâches

Rangu zamani

Depuis longtemps.

Dima ulozi

L’agriculture, la pêche,

Hazi za mihono

Les travaux manuels.

Shababi risihana piya

Toute la jeunesse est solidaire,

Waume na washe

Garçons et filles.

Shababi risihana piya

Toute la jeunesse est solidaire,

Waume na washe

Garçons et filles.

Ndo maesha ya usoni

C’est la vie dans le progrès

Ya hatru si wanantsi wa Komori

Pour nous, citoyens des Comores.

Conclusion

Ali Soilihi a initié la révolution par les ondes et par les discours. En vérité, la portée de son idéologie dépasse les Comores et appartient à la pensée politique de l’Afrique indépendante et du tiers-monde.

Des poètes comoriens et comoriennes ont essayé de relever ce défi par le biais de la chanson. Leur choix ici tend surtout à privilégier les thèmes de l’indépendance et de la révolution comorienne avec l’usage d’un vocabulaire qui touche directement la masse populaire. Cette politique linguistique fut l’œuvre du guide de la révolution. Elle n’avait qu’un seul objectif : la promotion de la langue et de la culture nationales.

En définitive, à travers l’étude de ces chansons révolutionnaires, on se rend compte de la manipulation des textes oraux par des jeunes poètes engagés à des fins politiques. Les publications qui en résultent donnent lieu à un témoignage écrit qui sert aujourd’hui à expliquer l’organisation politique et sociale voulue par Ali Soilihi Mtsashiwa, le guide de la révolution comorienne. Ce témoignage fait aussi la part belle à l’orchestre « Joujou des Comores ».

Enfin puisse ce travail contribuer à restaurer le rêve d’égalité des chances aux îles Comores.

1 Le « guide de la révolution » savait que les situations acquises, le poids du passé et des inégalités de fait ne pouvaient changer et se

2 Cet orchestre est fondé à Wani, dans l’île d’Anjouan, le 12 janvier 1966 par des jeunes épris de modernité surnommés les « Boto ». Avec des

3 Sur les lignées aux Comores, voir : Hachim, Saïd Mohamed, Les Sharifs dans l’histoire des Comores.

4 Mohamed Toihiri, romancier comorien, a qualifié la République démocratique laïque et sociale d’Ali Soilihi de République des Imberbes, c’

5 Selon la philosophie des révolutionnaires comoriens de l’époque, c’est une personne hautement qualifiée ou diplômée qui est égocentrique et

6 Œuvre des linguistes et techniciens au service de l’État comorien, mais exploitée aussi par les poètes pour composer leur poésie révolutionnaire.

7 Un centre national pour la collecte de la tradition orale et du patrimoine culturel fut créé dans les années 1976. Il deviendra, après Ali Soilihi

8 C’est une commande du nouvel état indépendant et une pratique qui a eu cours durant la révolution (1975-1978), par les linguistes nationaux et

9 Majestic Studio BP. 5219, Moroni, Grande Comore, 2002.

10 Nous avons réalisé ce recueil de textes à partir d’enregistrements sur cassettes entre 1975 et 1978 à Wani, île d’Anjouan et l’avons complété par

11 Chanson présentant le premier jeune groupe musical du poète : Abdallah Daoud, Saïd Aziz Aounou, Midjay Abdou, Youssouf Ahmed (Mahia), Abou

12 Dhoiffir est né en 1946 à Ouani (Wani), dans l’île d’Anjouan. Il fait ses études primaires et secondaires dans les écoles publiques de Madagascar

13 Genre de chanson alphabétique comme dans les écoles coraniques à l’intention des responsables politiques (washangirizi) pour leur rappeler les

14 Chanson à l’intention des révolutionnaires (mapindruzi) d’Ali Soilihi (Président des Comores 1975-1978) pour leur rappeler que pour réaliser l’

15 Proverbe comorien.

16 Du nom de la première victime militaire tombée lors du débarquement des militaires comoriens d’Ali Soilihi, père de la révolution, à Anjouan pour

17 Ce poème est un réquisitoire contre la colonisation et le colonialisme.

18 Ou bien Narieledzana : « Il faut qu’on se comprenne ! »

19 Proverbe comorien.

20 Ce poète est né à Wani le 31 décembre 1950. Après des études primaires dans sa ville natale, il quitte Anjouan pour faire des études secondaires

21 Ce poète est né à Wani en 1952. Après des études primaires dans sa ville natale, il quitte Anjouan pour faire des études secondaires au lycée

22 [… dans nos veines ?]

23 Autrement dit : « Elle empêche les citoyens d’avancer. »

24 Les riches (nobles, notables et bourgeois) d’un côté et les pauvres (ouvriers et paysans) de l’autre.

25 Proverbe comorien.

26 Mjuzi-tale : personne hautement qualifiée ou diplômée mais égocentrique, bref c’est l’intellectuel opportuniste.

27 Littéralement : « Soyez les bienvenues, nations du monde entier ! »

28 Littéralement : « Réalisons de bons projets afin d’obtenir de meilleurs résultats. »

29 Dans une autre version on entend : Ripare « Que nous ayons… ».

30 Notre engagement pour les générations futures consiste à favoriser le rapprochement entre les Comoriens et à exiger du progrès qu’il préserve la

31 Proverbe comorien.

32 Ce poète, selon son fils Elamine, est né à Wani le 16 septembre 1956. Après des études primaires dans sa ville natale, il fait des études

33 Uredani : c’est l’ensemble des caractéristiques des nobles, notables et bourgeois : oisiveté, routine, passivité, flemme, paresse, fainéantise.

34 Ce poète est né à Wani le 31 décembre 1954. Après des études primaires dans sa ville natale, il quitte Anjouan pour faire des études secondaires

35 Le travail est une affaire d’honneur [pour tous les citoyens] Cf. Constitution Chine, p. 441-442. Capables de travailler Art. 16. Il y avait

36 Auteur-compositeur, créateur du folk comorien avec Folkomor Océan, Abdérémane Chihabiddine dit « Abou Chihabi » se fait un nom en 1976 avec sa

Ahmed-Chamanga, Mohamed, Lexique comorien français (shindzuani), Paris, L’Harmattan, 1992.

Daniel, Ahmed, (dit Café), La littérature comorienne de l’île d’Anjouan. Essai de classification et de traduction des genres écrits et oraux, Thèse de doctorat nouveau régime d’Études Africaines, INALCO, Paris, 2000.

Daniel, Ahmed, « Ibrahim Saindou : un poète de la révolution comorienne » Tarehi n° 8, Revue d’histoire et d’archéologie, 2003, p. 7‑11.

Daniel, Ahmed, « Indépendance et Révolution dans la poésie comorienne », Tarehi n° 12, Revue d’histoire et d’archéologie, 2005, p. 10‑12.

Daniel, Ahmed, « Dhoiffir, un poète comorien entre tradition et modernité », Ya mkobe n° 18‑19, CNDRS, KomEdit, 2012.

Daniel, Ahmed, « Ali Ben Ali, poète au service de la Révolution comorienne », Travaux & Documents, Texte et politique, n° 47, Université de La Réunion, 2014.

Hachim, Saïd Mohamed, Les Sharifs dans l’histoire des Comores. Les Bâ ‘Alawî et la confrérie ‘Alawiyya, les Âl Al-Ahdal, KomEdit, Moroni, 2015 (Traduction et adaptation en langue française par Daniel, Ahmed, (dit Café).

Lafon, Michel, Lexique français-comorien (shingazidja), Paris, L’Harmattan, 1991.

Lafon, Michel, L’éloquence comorienne au secours de la révolution : Les discours d’Ali Soilihi (1975-1978), Paris, L’Harmattan, 1995.

Soilihi Youssouf, Said, Les défis du développement indépendant, 1975-1978, Paris, L’Harmattan, 1986.

Toihiri, Mohamed, La République des Imberbes, Paris, L’Harmattan, 1985.

Verin, Pierre, Verin, Emmanuel, Archives de la révolution comorienne. 1975-1978, Le verbe contre la coutume, Paris, L’Harmattan, 1999.

1 Le « guide de la révolution » savait que les situations acquises, le poids du passé et des inégalités de fait ne pouvaient changer et se transformer que par une révolution des structures, des mentalités et des institutions pour qu’un ordre nouveau se substitue à l’ancien. Il mit en place un plan quinquennal de développement (Plan ya maendreleyo) qui allait permettre l’émancipation des Comoriens.

2 Cet orchestre est fondé à Wani, dans l’île d’Anjouan, le 12 janvier 1966 par des jeunes épris de modernité surnommés les « Boto ». Avec des chansons axées surtout sur la contestation sociale, ces derniers ont introduit, dans les années 60 et 70, une nouvelle forme de musique moderne aux Comores aux influences africaines, arabes, françaises, malgaches, créoles, etc. Produites sur scène, dans les salles, à la radio, enregistrées sur des cassettes audio, disque, CD et vidéo, ces chansons ont fait le tour des îles de l’océan Indien dans les années 70 à nos jours. Avec des allers et retours dus aux nécessités de la vie (poursuite d’études secondaires à Madagascar ou dans la Grande île des Comores et/ou supérieures dans les pays socialistes) plusieurs groupes successifs de jeunes ont animé cet orchestre. Le premier avec pour fondateur et chef de groupe Dhoifir Ben Abdouroihmane Cheikh, le deuxième avec pour chef de groupe Mohamed Nourdine Abdou Zoubert, et le troisième, qui joua un grand rôle pendant la révolution, avec Ibrahim Saindou pour chef de file, ainsi de suite. C’est le public comorien qui a sollicité le changement d’appellation en nationalisant l’orchestre lors d’un concours organisé par le pouvoir révolutionnaire à Moroni en 1976 pour le choix de l’hymne national des Comores. Ce concours fut remporté par Abou Chihabouddine.

3 Sur les lignées aux Comores, voir : Hachim, Saïd Mohamed, Les Sharifs dans l’histoire des Comores.

4 Mohamed Toihiri, romancier comorien, a qualifié la République démocratique laïque et sociale d’Ali Soilihi de République des Imberbes, c’est-à-dire celle qui utilise des jeunes sans expérience en son sein, dans son premier roman paru en 1985.

5 Selon la philosophie des révolutionnaires comoriens de l’époque, c’est une personne hautement qualifiée ou diplômée qui est égocentrique et réactionnaire.

6 Œuvre des linguistes et techniciens au service de l’État comorien, mais exploitée aussi par les poètes pour composer leur poésie révolutionnaire.

7 Un centre national pour la collecte de la tradition orale et du patrimoine culturel fut créé dans les années 1976. Il deviendra, après Ali Soilihi, Centre National de Documentation et de Recherche Scientifique (CNDRS).

8 C’est une commande du nouvel état indépendant et une pratique qui a eu cours durant la révolution (1975-1978), par les linguistes nationaux et étrangers. Les poètes, porte-paroles de la révolution, se la sont appropriée pour leur poésie.

9 Majestic Studio BP. 5219, Moroni, Grande Comore, 2002.

10 Nous avons réalisé ce recueil de textes à partir d’enregistrements sur cassettes entre 1975 et 1978 à Wani, île d’Anjouan et l’avons complété par d’autres enregistrements sur cassettes vidéo et sur CD (2002).

11 Chanson présentant le premier jeune groupe musical du poète : Abdallah Daoud, Saïd Aziz Aounou, Midjay Abdou, Youssouf Ahmed (Mahia), Abou Abdallah Bacar Nomane et Dhoiffir ben Abdouroihamane Cheikh sont les précurseurs de l’orchestre « Joujou » de Wani.

12 Dhoiffir est né en 1946 à Ouani (Wani), dans l’île d’Anjouan. Il fait ses études primaires et secondaires dans les écoles publiques de Madagascar, notamment à Majunga et à Tananarive, la capitale malgache. Il se rend à Moscou pour poursuivre ses études supérieures à l’Université Patrice Lumumba et sort avec une maîtrise de Droit Inter­national. En 1977, il perfectionne et parachève sa formation juridique à l’Académie de Droit International de La Haye en Hollande (Pays-Bas) et au Secrétariat de l’O.N.U. (Organisation des Nations Unies) à New York, aux États-Unis d’Amérique. Nommé d’abord Délégué à la Production (en 1975), il assure différentes fonctions dans le gouvernement Abdillahi Mohamed, premier ministre à l’époque du régime révolutionnaire d’Ali Soilihi (1975-1978). D’abord Chef adjoint de Cabinet à la Présidence (1976), il entre ensuite au Ministère des Affaires Étrangères où il travaille en qualité de Chef du Département d’Afrique (1976-1977) et participe à la délégation conduite par M. Abdou Boina à l’O.U.A. (Organisation de l’Unité Africaine). L’arrivée au pouvoir d’Ahmed Abdallah en 1978 le trouve déjà au chômage et cela, jusqu’en 1987, année de son recrutement dans le cadre des administrateurs à la Direction Générale du Ministère de la Justice jusqu’à la retraite. Pendant une dizaine d’années, alors qu’il ne travaillait pas dans la fonction publique, il entreprend de gagner sa vie en faisant tantôt du dépannage (radio et montres), tantôt des travaux de bijouterie d’art (toutes sortes d’articles en orfèvrerie et argenterie). Auteur-compositeur, poète, chanteur interprète, guitariste, il est le fondateur de l’orchestre « Joujou de Wani (Ouani) », île d’Anjouan.

13 Genre de chanson alphabétique comme dans les écoles coraniques à l’intention des responsables politiques (washangirizi) pour leur rappeler les principes fondamentaux de la révolution d’Ali Soilihi (1975-1978) : l’État, le citoyen et l’individu.

14 Chanson à l’intention des révolutionnaires (mapindruzi) d’Ali Soilihi (Président des Comores 1975-1978) pour leur rappeler que pour réaliser l’unité de la nation, il faut un travail dur et propice. Chacun doit y mettre du sien pour réussir la révolution agraire.

15 Proverbe comorien.

16 Du nom de la première victime militaire tombée lors du débarquement des militaires comoriens d’Ali Soilihi, père de la révolution, à Anjouan pour déloger Ahmed Abdallah, père de l’indépendance.

17 Ce poème est un réquisitoire contre la colonisation et le colonialisme.

18 Ou bien Narieledzana : « Il faut qu’on se comprenne ! »

19 Proverbe comorien.

20 Ce poète est né à Wani le 31 décembre 1950. Après des études primaires dans sa ville natale, il quitte Anjouan pour faire des études secondaires à Madagascar et des études supérieures d’ingénieur en télécommunication à Toulouse en France. Il travaillait à la Poste (PTT) et à Télécom à Moroni comme technicien supérieur et réparateur d’appareils électroniques aux services réseaux jusqu’à sa mort survenue le 16 décembre 2016 à Moroni où il résidait avec sa famille. Chef de file, il fut l’un des meilleurs solistes et accompagnateurs de l’orchestre « Joujou de Wani » dans le deuxième groupe des jeunes épris de modernité (Boto) que l’on voit sur la photo. De droite vers la gauche : Charafou Abdou Zoubert caché (guitare basse), Mohamed Nourdine Abdou Zoubert (soliste), Abdou Soimadou Aboubacar (à la batterie), Mohamed Ahmed-Chamanga (accompagnateur), Abdallah El Had (chanteur), Saïd Omar Salim dit Pepsi (chanteur principal), Yahya Djaffar (à la batterie), Haidar Bacar (Président du groupe).

21 Ce poète est né à Wani en 1952. Après des études primaires dans sa ville natale, il quitte Anjouan pour faire des études secondaires au lycée Saïd Mohamed Cheikh de Moroni, Grande Comore. Après le baccalauréat, il fit des études supérieures en Algérie pour devenir chirurgien-dentiste. Au retour au pays, sans faire de la politique, il exerça ce métier à l’hôpital Hombo de Mutsamudu (Anjouan) jusqu’à sa mort survenu le jeudi 19 juin 2008. Il fut enterré le lendemain, le vendredi 20 juin 2008 dans sa ville natale.

22 [… dans nos veines ?]

23 Autrement dit : « Elle empêche les citoyens d’avancer. »

24 Les riches (nobles, notables et bourgeois) d’un côté et les pauvres (ouvriers et paysans) de l’autre.

25 Proverbe comorien.

26 Mjuzi-tale : personne hautement qualifiée ou diplômée mais égocentrique, bref c’est l’intellectuel opportuniste.

27 Littéralement : « Soyez les bienvenues, nations du monde entier ! »

28 Littéralement : « Réalisons de bons projets afin d’obtenir de meilleurs résultats. »

29 Dans une autre version on entend : Ripare « Que nous ayons… ».

30 Notre engagement pour les générations futures consiste à favoriser le rapprochement entre les Comoriens et à exiger du progrès qu’il préserve la vie des citoyens.

31 Proverbe comorien.

32 Ce poète, selon son fils Elamine, est né à Wani le 16 septembre 1956. Après des études primaires dans sa ville natale, il fait des études secondaires au lycée Saïd Mohamed Cheikh de Mutsamudu, Anjouan. Après le baccalauréat, il fit des études supérieures de linguistique (1er cycle à Mvuni, Grande Comore, et 2e cycle en France). Au retour au pays, avec une maîtrise, il est chargé de cours à l’université des Comores, site de Patsy à Anjouan.

33 Uredani : c’est l’ensemble des caractéristiques des nobles, notables et bourgeois : oisiveté, routine, passivité, flemme, paresse, fainéantise.

34 Ce poète est né à Wani le 31 décembre 1954. Après des études primaires dans sa ville natale, il quitte Anjouan pour faire des études secondaires au lycée Saïd Mohamed Cheikh de Moroni, Grande Comore. Après le baccalauréat, il fit des études supérieures en économie au Burkina Faso pour devenir professeur des collèges avec une maîtrise. Déçu de l’arrivée au pouvoir des réactionnaires et des mercenaires, il ne revint jamais au pays jusqu’à sa mort survenue le 14 décembre 2011 à Ouagadougou au Burkina Faso où il résidait avec sa famille depuis des années. Il fut l’un des meilleurs solistes et accompagnateurs de l’orchestre « Joujou des Comores » dans le troisième groupe des révolutionnaires.

35 Le travail est une affaire d’honneur [pour tous les citoyens] Cf. Constitution Chine, p. 441-442. Capables de travailler Art. 16. Il y avait ainsi d’étonnantes similitudes entre le géant chinois et le « nain » comorien, les deux pays étant amis depuis l’indépendance des Comores.

36 Auteur-compositeur, créateur du folk comorien avec Folkomor Océan, Abdérémane Chihabiddine dit « Abou Chihabi » se fait un nom en 1976 avec sa composition choisie comme hymne national d’alors suite à un concours organisé par le pouvoir révolutionnaire.

Fig. 1 : Dhoiffir à la guitare

Fig. 1 : Dhoiffir à la guitare

L’orchestre JOUJOU de Ouani, 23 août 1970

L’orchestre JOUJOU de Ouani, 23 août 1970

Ahmed Daniel

Docteur de l’INALCO, Docteur en études arabes et africaines, option linguistique, littérature et sociétés (INALCO, Paris)
danielcafe2003@yahoo.fr