Territorialisation maritime et sécuritisation

Maritime Territorialization and Securitization

Christiane Rafidinarivo

DOI : 10.61736/carnets-oi.1186

Citer cet article

Référence électronique

Christiane Rafidinarivo, « Territorialisation maritime et sécuritisation », Carnets de recherches de l'océan Indien [En ligne], 11 | 2025, mis en ligne le 01 décembre 2025, consulté le 11 décembre 2025. URL : https://carnets-oi.univ-reunion.fr/1186

La territorialisation maritime porte un paradoxe. Elle relève de la dynamique territoriale des États dans un système international sans gouvernement mondial. De plus, depuis la mondialisation, l’État n’a plus le monopole des relations internationales. Celles-ci sont devenues transnationales à multiples acteurs et multiples échelles. Cependant, aujourd’hui, un tiers seulement des frontières maritimes sont délimitées alors que la mer devient la voie de la quasi-totalité du commerce mondial et une nouvelle frontière des ressources ainsi que des activités maritimes. C’est ainsi que de nouvelles conflictualités et coopérations apparaissent. Nos recherches empiriques sur la territorialisation maritime dans l’océan Indien ont pour objectif d’analyser quel processus transforme les problèmes de territorialisation maritime en enjeu de sécurité, c’est-à-dire leur sécuritisation ou non. Notre hypothèse est que la sécuritisation contribue à un processus ouvert ou fermé de régionalisation. Pour cela, nous analysons d’abord le processus de sécuritisation internationale de la territorialisation maritime puis celui de sa sécuritisation régionale.

Maritime territorialization carries a paradox. It is a matter of the territorial dynamics of states in an international system without a world government. Moreover, since globalization, the State no longer has a monopoly on international relations. These have become transnational with multiple actors and multiple scales. However, today, only a third of maritime borders are demarcated, while the sea is becoming the route of almost all world trade and a new frontier of resources as well as maritime activities. This is how new conflicts and cooperation appear. Our empirical research on maritime territorialization in the Indian Ocean aims to analyze which process transforms the problems of maritime territorialization into a security issue, i.e. their securitization or not. Our hypothesis is that securitization contributes to an open or closed process of regionalization. To do this, we first analyze the process of international securitization of maritime territorialization and then that of its regional securitization.

La forme de territorialisation politique commune à la plupart des sociétés contemporaines est l’État-nation. Les Nations Unies ont aujourd’hui 193 États membres. Cette universalité qui s’est construite depuis le XVIIe siècle ne va pas sans controverses (Badie 1992). Elle est caractérisée par la conjonction entre territoire, peuple et frontière intangible. Elle se fixe par le droit, fondé par la convention et non par la force, quoique qu’elle se défende légitimement par ce droit et la force. Depuis le traité européen de Westphalie en 1648, l’État territorial remplace l’allégeance aux seigneuries. Il a désormais le monopole de la violence légitime et les guerres sont inter-étatiques. Les relations internationales deviennent inter-étatiques et sont le monopole des États. Ces relations se modifient profondément avec la mondialisation, à savoir l’intensification des échanges à l’échelle planétaire ainsi que l’internationalisation de la production depuis la fin du XXe siècle. Les nouvelles relations internationales (Badie 2013) sont aujourd’hui à multiples acteurs et multiples échelles infranationales, nationales et supranationales. Elles sont ainsi devenues des relations transnationales.

La territorialisation maritime relève de la dynamique de cette universalisation qui porte un paradoxe. En effet, le système international est anarchique, il n’y a pas de gouvernement mondial. Cependant aujourd’hui, 1/3 seulement des frontières maritimes sont délimitées (Tertrais 2023 : 88) alors que la mer devient la voie de la quasi-totalité du commerce mondial (80 % en valeur et 90 % en volume en 2023 selon l’OMC) et une nouvelle frontière des ressources. « Près de 70 % des 450 frontières maritimes de la planète ne sont pas stables ou agréées » (Mérenne-Schoumaker 2023 : 76). De nouveaux rapports de force s’instaurent avec les incertitudes du territoire (Lamizet 1997). C’est ainsi que de nouvelles conflictualités et coopérations apparaissent. Un de nos principaux résultats de recherche est la nécessité d’un renouvellement pluridisciplinaire du cadre conceptuel pour en analyser les nouveaux enjeux.

Tableau 1

Tableau 1

Source : © Christiane Rafidinarivo

Tableau 2

Tableau 2

Source : © Christiane Rafidinarivo

Nos recherches sur la territorialisation maritime ont collecté un matériau issu d’une méthodologie d’observation et d’enquête qualitative au temps long sur le Sud-Ouest, le Nord et le Sud-Est de l’océan Indien1. Au vu d’une part, de la centralité des problématiques de sécurité dans ce matériau et d’autre part, des limites des approches réalistes classiques pour le traiter, nous mobilisons le cadre conceptuel de la sécuritisation (Buzan, Waever et de Wilde 1998) ainsi que ses critiques (Balzacq 2018) pour analyser quel processus transforme les problèmes de territorialisation maritime en enjeu de sécurité.

Tableau 3

Tableau 3

Source : © Christiane Rafidinarivo

Notre hypothèse est que sécuritisation et désécuritisation contribuent à un processus ouvert ou fermé de régionalisation selon qu’elles se fassent en conflit et/ou en coopération. Le degré d’ouverture serait fonction de la résolution du paradoxe « coopérer en situation de conflit » par des relations transnationales multiples acteurs et multiples échelles (multiscalaires).

Tableau 4

Tableau 4

Source : © Christiane Rafidinarivo

Pour l’explorer, nous analysons d’abord le processus de sécuritisation internationale de la territorialisation maritime puis celui de la sécuritisation régionale.

Territorialisation maritime et sécuritisation internationale

Le droit interne et le droit international sont un cadre théorique conventionnel pour analyser la territorialisation, y compris maritime. La dynamique de cette territorialisation au XXIe siècle nécessite de faire évoluer ce cadre conceptuel. La contribution de la science politique à cet égard est éclairante en termes d’analyse de l’institutionnalisation et des rapports de force entre les acteurs, notamment à l’échelle régionale parmi différentes échelles, nationales et internationales, voire transnationales. Le cas de l’océan Indien est particulièrement intéressant pour montrer les apports de l’évolution des grilles interprétatives. Comment le cadre théorique de la sécuritisation, notamment son internationalisation et sa régionalisation, permet d’analyser ou non les nouveaux enjeux des conflictualités et coopérations de la (dé)territorialisation maritime ? Nous aborderons d’abord la sécuritisation juridique de la territorialisation maritime puis nous analyserons la sécuritisation des conflits.

Territorialisation maritime et sécuritisation juridique

Le concept de sécuritisation tel qu’initié par l’École de Copenhague (Buzan, Waever et de Wilde 1998) est une rupture avec les théories réalistes des relations internationales. En effet, celles-ci sont traditionnellement construites sur le « dilemme de sécurité » des relations inter-étatiques. En l’absence de gouvernement mondial, et donc en situation d’« anarchie », la perception que « les autres » sont une menace réelle ou possible mène à l’incertitude. Une des conséquences de celle-ci sont les incertitudes de territoire (Lamizet 1997). Cela conduit inéluctablement aux armes entre « nous » et « eux » selon les réalistes (Buzan 1983). Mais « Hormis les chars d’assaut traversant la frontière, il n’y a que très peu de menaces objectives » souligne l’École de Copenhague (Buzan, Waever et de Wilde 1998). La sécuritisation introduit l’idée que cette approche de la sécurité, concept ordinairement central des relations internationales, peut être « élargie ». Ce dont il s’agit n’est plus seulement la sécurité militaire des États mais celle de la société.

L’essor du concept de « sécurité élargie » est favorisé par la fin de la guerre froide (Buzan 1997). Elle mobilise le concept de « Speech Act » : « Quand dire, c’est faire » (Austin 1962). D’une part, en s’appuyant sur la force normative et performative du langage, d’autres relations sécuritaires que militaires peuvent s’acter. La sécuritisation est l’acte de langage par lequel un problème est dénommé et traité comme enjeu sécuritaire. C’est ainsi que d’autre part, une sectorialisation de la sécuritisation se développe : sécurité politique, économique, environnementale et sociétale. La conséquence est que cela permet aussi de saisir les nouveaux rapports transnationaux qui ne sont plus exclusivement internationaux au sens de stato-centrés mais impliquent d’autres acteurs.

Cette sortie du dilemme de sécurité ouvre la voie à d’autres analyses de la coopération certes mais aussi à celle de l’évolution de ce que Buzan appelle l’« anarchie mature » du système international. Le droit international, essentiellement conventionnel dans ce contexte, est un cas sectorialisé qui se prête particulièrement au cadre analytique de la sécuritisation. Quel Speech Act plus formalisé pour illustrer ce processus ? Celui par lequel la communauté internationale perçoit l’identité territoriale comme menacée et qui la mène à dire et agir par mode sécuritaire en termes de territorialisation maritime, montre particulièrement les aspects structurants de la sécuritisation juridique.

Le droit onusien de la haute mer a été initié en 1962. Celle-ci est définie d’une part, comme un espace libre de toute possession et d’autre part, par la liberté de circulation des biens et des personnes. Le souci relève de la conception générique libérale de la sécurité, formulée ainsi par Buzan : « la poursuite de la liberté de toute menace ». Ce faisant, elle définit également en creux ce qui ne relève pas de la haute mer mais de la souveraineté des États. Les débats autour du droit onusien de la décolonisation à cette époque ont porté ceux sur le droit de la mer et au cœur de celui-ci, la question de la territorialisation maritime. La Convention de Montego Bay adoptée en 1982 devient ainsi la principale source internationale du droit de la mer. Il s’agit de créer et consolider de nouvelles frontières et droits souverains économiques au-delà de l’État côtier (3 milles marins) ; des eaux territoriales (12 milles marins) dans lesquelles est assuré le droit de passage inoffensif des navires étrangers ; des zones contiguës (24 milles marins) où la compétence de police de l’État s’exerce ; et des Zones Économiques Exclusives (200 milles marins) où l’État riverain a l’exclusivité de l’exploitation des ressources sans entraver la navigation des tiers.

Cela implique de redéfinir les frontières, c’est-à-dire les délimitations maritimes à l’intérieur desquelles les États aménagent leur espace et qui sont reconnues par tous. Ces dynamiques de territorialisation maritime se poursuivent au XXIe siècle par les dispositifs d’extension du plateau continental (350 milles marins). Ils concernent des droits d’exploration et d’exploitation des fonds marins et sous-marins en termes de ressources (Giblin 2023). Ces fonds marins sont statutairement patrimoine de l’humanité. Cela inclut les gisements sous-marins, essentiellement des nodules polymétalliques, des sulfures hydrothermaux et des encroûtements cobaltifères (Hocquart, Duperron, Gaill 2023). Ils sont administrés par l’Autorité Internationale des Fonds Marins (AIFM), organisme onusien autonome qui veille sur leur exploration et leur exploitation. C’est elle qui délivre des autorisations de forage dans la Zone (au-delà de 200 milles marins). Cependant, sa gouvernance ne fait pas l’unanimité.

Ces dispositions sur les fonds marins sont fondées sur des droits souverains mais dont les ressources sont instituées comme bien commun par le droit international. Cela permettrait une gouvernance des ressources naturelles qui empêcherait la tragédie des communs (Ostrom 2010). Pour éviter de tels risques, la France et d’autres pays appellent à l’adoption d’un « code minier » institué pour ces fonds et prône en attendant un moratoire sur l’exploitation de leurs ressources. Quant à l’Union européenne par exemple, elle demande que les pays riches en ressources naturelles accordent un libre accès aux autres, remettant de facto en cause le principe de souveraineté territoriale maritime. Le Président Donald Trump signe le 28 avril 2025 un décret autorisant l’exploitation des fonds marins faisant fi de l’AIFM. Les États-Unis ne sont pas signataires de la Convention de Montego Bay mais la respectaient coutumièrement jusqu’ici. Les dispositifs de territorialisation maritime impactent tant les acteurs publics que privés. L’envergure internationale en est telle que sa sécuritisation est la plus importante nouvelle frontière au monde.

Une nouvelle dimension apparaît aujourd’hui dans une forme globale avec le Traité international des Nations Unies pour la protection de la haute mer adopté en 2023 et en cours de ratification en 20252. Il prévoit la création d’aires marines protégées de biodiversité en haute mer. Il met en place un mécanisme de partage des avantages issus des ressources génétiques marines de la haute mer. De plus, un mécanisme de transfert de technologies et de renforcement de capacités marines vers les pays en voie de développement complète ces dispositifs d’équité. Cependant, il apparaît comme la création de bien commun paradoxal dans la mesure où la maîtrise technologique risque d’en préempter la gouvernance par de multiples acteurs, voire la gouvernementalité par certains acteurs publics. La grille analytique de la sécuritisation fait ainsi apparaître le processus qui fait que les enjeux maritimes deviennent l’objet d’action et d’énonciation sécuritaires. Certes, c’est une « affirmation juridique d’emprise sur les espaces maritimes » (Domergue 2024). Mais plus que cela, il s’agit d’une territorialisation dont la propriété et l’accès sont découplés. La territorialisation, y compris maritime, apparaît ainsi intrinsèquement liée à l’institutionnalisation stato-centrée et pas seulement par les armes. Les questions économiques, notamment d’accès aux ressources naturelles, sont les ressorts émergents de ces relations qui deviennent transnationales.

Ces processus se communautarisent également de façon inter-gouvernementale. Zaki Laïdi (2013) par exemple, souligne l’énigme de la puissance européenne, « normative sans la force ». Dans l’océan Indien, il y a le cas des îles de La Réunion et de Mayotte qui ont acquis le statut de RUP, Région Ultrapériphérique européenne. Bertrand Badie (1995) parle de « La fin des territoires » en ce que la territorialité se spatialise en multiples échelles et multiples appartenances. Il donne l’exemple de la citoyenneté européenne génératrice de nouveaux droits politiques. Il souligne les interactions de plus en plus déterritorialisées des acteurs étatiques. Il considère en conséquence que les conflits territoriaux tendraient à devenir « résiduels » (Badie 2013). Mais nombre d’entre eux se développent les décennies qui suivent, déclenchant une « sécurité élargie ». La situation au Proche et Moyen-Orient illustre l’extension des conflits dans l’océan Indien. Les attaques des Houthis yéménites y agissent depuis 2023 contre la circulation maritime au nom du soutien à la Palestine contre Israël. Des puissances comme les États-Unis et la France mènent des frappes de riposte au nom de la libre circulation en haute mer. Israël le fait au titre de sa défense face aux frappes houthistes en direction de son territoire.

Ces dynamiques favorisent le tracé de délimitations maritimes qui sécurisent les activités maritimes souveraines ou permises. Cependant, 1/3 seulement des frontières maritimes sont aujourd’hui délimitées. En cas de dispute territoriale ou de différend sur les frontières maritimes, celles-ci ne sont pas reconnues par les Nations Unies. Cela crée une incertitude de territoire (Lamizet 1997) qui peut être source de conflit de sécuritisation.

C’est par exemple le cas sur le registre migratoire dans le Canal du Mozambique entre les Comores et la France concernant le département de Mayotte. Les Comores considèrent Mayotte comme partie prenante de son territoire. Elles ne traitent donc pas les flux de Comoriens vers Mayotte comme une migration internationale. La France considère qu’il s’agit d’une migration internationale largement illégale, clandestine et répressible depuis 1995 suite à l’instauration du visa dit Balladur.

C’est également un conflit de sécuritisation entre la France et Madagascar mais sur le registre environnemental par exemple (Rafidinarivo 2023)3, pour les Îles Éparses (Rafidinarivo et Ravaloson 2016), (Rafidinarivo et Sabathier 2018). Celles-ci sont inhabitées si ce n’est par de petits contingents militaires qui se relaient. La France a décidé de déclarer une partie, en l’occurrence l’archipel des Glorieuses, comme Réserves Naturelles Nationales en 2019. Quoi qu’il en soit, pour que les délimitations maritimes soient entérinées et reconnues par l’ONU, il est nécessaire que les protagonistes des contestations territoriales internationales présentent un projet de tracé commun.

Ces territoires sont administrés par la France qui s’appuie sur son droit interne et les considère français à l’encontre des résolutions de l’Assemblée Générale des Nations Unies dans le cadre du droit de la décolonisation. Dans le système onusien, seules les résolutions du Conseil de Sécurité ont force contraignante. Comme la France est membre du Conseil de sécurité, son droit de veto entérine son Speech Act territorial. Les débats qui traversent ces enceintes montrent les conflits de sécuritisation qui caractérisent ces processus (Conseil de sécurité des Nations Unies 1976)4.

Les conflits territoriaux, notamment à enjeux maritimes, ne disparaissent pas dans la tendance générale à la diminution des conflits dans le monde. Ils existent toujours avec des formes nouvelles ou non et des intensités variables. Leur processus de sécuritisation ou de désécuritisation (Waever 1995) est lié au type de conflit et aux objectifs des protagonistes. La régionalisation ouverte ou fermée qui en résulte dépend de leur volonté et de leur capacité à coopérer dans cette situation de conflit que ce soit sur celui-ci ou dans d’autres domaines.

Territorialisation maritime et sécuritisation des conflits

Le cadre analytique sectorialisé de la sécuritisation est appliqué au matériau issu de notre observation des conflits de territorialisation maritime. Cela produit une typologie qui permet de mieux appréhender leur sécuritisation ainsi que leur désécuritisation. Nous pouvons les classer en conflits de souveraineté et conflits d’objet. Les conflits de souveraineté sont caractérisés par l’affrontement de deux ou plusieurs souverainetés pour un territoire. Ils peuvent être armés comme aux îles Malouines entre le Royaume Uni et l’Argentine en 1982. Dans ce cas, le conflit est éteint par les armes, en l’occurrence par la victoire militaire britannique.

Ce peut être également des contestations territoriales internationales portées devant les Nations Unies ou des juridictions internationales ou encore des instances d’arbitrage international. Nous avons vu comment les résolutions de sécuritisation à l’Assemblée Générale des Nations Unies ont abouti à une forme de désécuritisation à l’échelle du Conseil de Sécurité dans le cas de Mayotte ou des Îles Éparses. Cela a été aussi le cas pendant les décennies de revendications mauriciennes pour l’archipel des Chagos à l’encontre du Royaume-Uni au titre d’une décolonisation inachevée. À l’inverse, le répertoire d’actions internationales développé par l’État mauricien et probablement le changement de contexte international5 ont abouti à la rétrocession de ce territoire à Maurice par décret du Premier Ministre britannique du 6 octobre 2024 suivi d’un traité négocié avec le Royaume-Uni en 2025.

Quant aux conflits d’objet, ils concernent deux dimensions : d’une part, la circulation des biens et des personnes et d’autre part, la distribution. La circulation des personnes soulève la question des migrations. Environ 25 000 Comoriens par an traversent le bras de mer entre Anjouan et Mayotte et sont reconduits vers les Comores. En effet, Mayotte est un territoire disputé entre les Comores et la France. Du point de vue français, il s’agit de migration illégale. Du point de vue comorien, c’est une migration interne. Du point de vue international, il n’y a pas de frontières reconnues entre les Comores et la France au sujet de Mayotte. Cela entraîne des tensions dans la vie politique françaises où le débat sur la sécuritisation territoriale de Mayotte se focalise sur la question de la migration comorienne. Celui-ci se heurte aux tensions diplomatiques issues des divergences de sécuritisation qui limitent le Speech Act de part et d’autre des protagonistes.

Le débat sur Mayotte fait apparaître de nouvelles compétitions sécuritaires élargies. Les autorités russes par exemple réitèrent leur soutien aux revendications des Comores sur Mayotte. Elles usent de l’argument comparatif entre Mayotte et la Crimée pour critiquer les positions françaises sur l’invasion de la Crimée par la Russie en 2014 et la guerre russo-ukrainienne. L’enjeu diplomatique russe contextualisé en 2022-2024 est le vote aux Assemblées Générales des Nations Unies sur la question ukrainienne : un pays, un vote (Rafidinarivo 2024)6. En 2025, la Russie adopte un registre militaire en dénonçant ce qu’elle qualifie d’extension militaire illégale de la France à Mayotte. Un autre exemple de compétition et de « sécurité élargie » est celui du parti d’extrême droite allemande Alternative für Deutschland, partisan de la remigration. Dans le contexte des élections européennes, il se positionne en 2024 pour la restitution de Mayotte aux Comores. Cela précipite la rupture avec le Rassemblement National son allié français et l’implosion du groupe formé avec celui-ci au Parlement européen.

Fig. 1 Carte : Routes maritimes majeures

Fig. 1 Carte : Routes maritimes majeures

En rouge : navires pétroliers
En vert : navires de commerce

Source : GPMLDR 20247

Plus de 90 % du commerce international se faisant par transport maritime, c’est, en matière de circulation des biens, un enjeu mondial crucial. La majeure partie des flux entre l’Europe et l’Asie passe par le Nord de l’océan Indien, par le détroit de Malacca à l’Est et le Canal de Suez ainsi que le Canal du Mozambique à l’Ouest pour les gros tonnages. À cela s’ajoutent les flux qui contournent le Cap de Bonne-Espérance plus au Sud. Les facteurs conflictuels armés peuvent aussi être déterminants. C’est le cas par exemple de la piraterie somalienne à l’Ouest et de la piraterie asiatique à l’Est autour du Détroit de Malacca qui se révèlent dangereuses et coûteuses à contenir.

Un deuxième aspect du conflit d’objet concerne la distribution. Par exemple, qui est propriétaire des ressources naturelles et en est responsable ? Comment sont-elles distribuées mais aussi comment se répartissent leurs destructions (Ostrom 2010) ? À cela s’ajoutent les conflits d’usage. Les enjeux halieutiques alimentaires mondiaux soulèvent ces questions en termes de surpêche, de tarissement des ressources, d’asymétrie d’exploitation. Ils sont au cœur de la longue guerre en Somalie et de la piraterie somalienne dans l’océan Indien. Dans le cas des immenses gisements de gaz découverts dans le Sud-Ouest de l’océan Indien en 2012 (USGS 2012, 2016, 2022, 2024), la Tanzanie et le Mozambique ont commencé leur exploitation dans leurs Zones Économiques Exclusives. Mais les djihadistes Al Shebab affiliés à l’État Islamique, qualifiés aussi de terroristes, y ont mis un coup d’arrêt au Mozambique depuis 2021. C’est un conflit en partie distributionnel. À cela s’ajoute la question des ressources mais aussi du climat comme biens communs ainsi que des inégalités qui mobilise l’action collective socio-environnementale à de multiples échelles : locale, nationale, globale. La question reste également ouverte pour la part de ces gisements d’hydrocarbures située en haute mer comme pour le cas des nodules polymétalliques dans cette zone. Autre élargissement dans ces contextes, comment questionner les interactions entre climat et défense (Bastien et al. 2019) ?

L’approche de la territorialisation maritime par la sécuritisation et la désécuritisation des conflits s’avère ainsi nécessaire pour mieux comprendre sa gouvernementalité par les autorités publiques mais aussi sa gouvernance par la multiplicité des acteurs. Cependant, il est clair que cela ne saurait suffire à éclairer tous les enjeux du processus. D’une façon générale, Buzan (1983) met en avant le paradoxe de l’État comme pourvoyeur et obstacle à la sécurité des individus. Les études critiques de l’approche réaliste vont plus loin en considérant que l’État n’est pas le référent ultime de la sécurité, ni de la société, mais l’être humain lui-même. Elles mettent ainsi en exergue la redéfinition de la sécurité comme émancipation.

Cela a pour conséquence une sécuritisation en termes de sécurité humaine, reprise par un certain nombre des actions onusiennes. Ces études considèrent que ce type de sécuritisation serait le corollaire de l’avènement d’une communauté mondiale de sécurité. Nos travaux montrent que ce mode de sécuritisation est également revendiqué explicitement ou implicitement dans nombre de mobilisations politiques locales et globales contemporaines (Molinatti, Rafidinarivo, Idelson 2023). L’École de Copenhague souligne cependant la faiblesse performative de cette approche critique de la sécuritisation quant à l’évolution de la structure du système international. On discerne mieux le positionnement néo-réaliste, voire structuraliste de cette École concernant la conceptualisation de la sécuritisation.

Notre démarche révèle les interactions scalaires que permet d’analyser le cadre analytique de la sécuritisation (Buzan et Waever 2009). Elle mobilise les sciences sociales et humaines à l’appui de la science politique par l’analyse des rivalités, des rapports de force et des tensions, voire des conflits dans les relations internationales. Ce sont des objets de recherche partagés par exemple avec la géopolitique (Rafidinarivo 2020b), (Allès et Jaffrelot 2024). Notre approche de la sécuritisation et désécuritisation des nouveaux enjeux de la territorialisation maritime met en perspective les dynamiques du droit international par celles de nouvelles conflictualités mais aussi de nouvelles coopérations (Rafidinarivo 2019).

À ce cadre conceptuel général, nous ajoutons un cadre conceptuel spécifique. Il concerne les interactions d’une part avec l’institutionnalisation et d’autre part, avec les vies politiques nationales et internationales. Robert Putnam (1998) soulignait à ce titre, la logique du jeu, notamment présidentiel, à deux niveaux : l’une tournée vers les affaires internes et l’autre vers les affaires internationales. En effet, l’État reste l’unité politique de base de ces deux niveaux, même avec la multiplicité des acteurs dans la mondialisation. Que ce soit dans les régimes démocratiques ou autoritaires, les relations internationales sont un domaine réservé des chefs d’État et/ou de gouvernement, notamment dans leurs articulations avec la vie politique nationale (Rafidinarivo 2016). Nous ajoutons aujourd’hui une face tournée vers les affaires transnationales avec l’analyse de cas régionaux situés dans l’océan Indien.

Territorialisation maritime et sécuritisation régionale

Selon Vigarié (1979, 1995), les nations développent de plus en plus leurs intérêts vers la mer ce qui favorise, d’après lui, les situations conflictuelles. La maritimisation, en tant qu’intensification des activités maritimes, s’affirme comme enjeu des relations internationales susceptible de sécuritisation (Rafidinarivo 2020a). Les stratégies de sécuritisation maritime ont pour objectifs de gérer, voire réguler des risques et des conflits plutôt qu’engager des guerres dans un contexte de puissance nucléarisée. Cette maritimisation est ainsi le corollaire de la navalisation accrue du monde, notamment par les puissances émergentes (Céleste 2023). Il s’agit de protéger les activités maritimes et des intérêts considérables dans un contexte de plus en plus concurrentiel entre puissances. Nous pensons que ces dynamiques sont aussi étroitement liées au sens (Laïdi 1998) que les acteurs politiques donnent à la territorialisation maritime (Rafidinarivo 2021b). Plus encore pour tous les acteurs, « Par les incertitudes du territoire, la spatialité n’est plus seulement prévisible et descriptible : elle devient pensable et intelligible » (Lamizet 1997). Cela favorise ou pas d’une part, la problématisation du processus de sécuritisation régionale (Buzan et Waever 2003) et d’autre part, l’épreuve du cadre analytique par le terrain (Balzacq 2018).

En termes de sécurité, les situations sont caractérisées par des compétitions, voire des rivalités, de plus en plus fortes mais aussi des coopérations concernant les acteurs régionaux et extrarégionaux de l’océan Indien. Cela favorise le plus souvent une régionalisation sélective. L’analyse régionale maritimisée (Rafidinarivo 2021a) que nous proposons vise à éclairer le processus de sécuritisation et de désécuritisation (Waever 1995) par l’action de leurs acteurs ainsi que les instruments créés et mobilisés pour cela. « Que font réellement les praticiens quand ils parlent de sécurité ? » (Waever 2003 : 9) et quelles en sont les conséquences ?

Territorialisation maritime et dépolitisation régionale

Nos travaux sur l’océan Indien montrent que l’architecture de sécurité évolue en réseaux de sécurisation. Ceux-ci mettent en œuvre des opérations de sécurisation en réseaux. Ces réseaux post-guerre froide sont plus dynamiques que l’architecture post-Seconde Guerre mondiale dont la préoccupation majeure est la souveraineté et la stabilité. Au début des années 2010, l’architecture de sécurité océan Indien apparaît beaucoup moins dense que celle de l’Asie-Pacifique (Saint-Mézard 2012). Du point de vue de la sécurité maritime, notion certes en débat (Domergue 2024), les processus de sécuritisation en œuvre révèlent cependant de nouveaux enjeux. C’est ainsi par exemple que des alliances sécuritaires se constituent à l’encontre de la Chine dans le cadre de « stratégies indopacifiques » de pays et/ou groupes de pays (Conseil Européen, 2023). Saint-Mézard (2022) développe « l’inquiétude » comme fil rouge interprétatif traditionnel du dilemme de sécurité pour analyser cette géopolitique de l’Indo-Pacifique. Les acteurs de défense alliés présents dans l’océan Indien se réclament explicitement de ces stratégies. Les FAZSOI8 françaises basées à La Réunion par exemple, participent à ce titre en réseaux à de nombreuses manœuvres régionales. Le projet CRIMARIO (Critical Maritime Routes in the Indo-Pacifique) de l’UE étend désormais la coopération avec ses partenaires de la région pour la surveillance du domaine maritime (High Representative of the Union for Foreign Affairs and Security Policy to the Council, 2024).

Nos recherches présentent des résultats « élargis » à de nouvelles sécuritisations mises en œuvre par des instances politiques représentatives. Elles se caractérisent par la construction de listes évolutives de risques et menaces sur lesquels des acteurs transnationaux décident d’agir ou pas. Cela montre la sécuritisation comme un choix politique paradoxal. En 2014 par exemple, l’année de l’invasion de la Crimée par la Russie, le Conseil de l’Union européenne inclut les disputes territoriales dans sa liste. Nous avons évoqué précédemment comment la Russie a utilisé l’argument du différend territorial entre les Comores et la France au sujet de Mayotte pour réfuter les condamnations de l’annexion de la Crimée. L’Union européenne a accordé le statut de Région Ultrapériphérique européenne à Mayotte au 1er janvier 2014. Ce faisant, elle intègre Mayotte dans la politique européenne par ce statut spécifique.

C’est ce que Waever (1998) caractérise comme processus de politisation, c’est-à-dire d’inclusion dans une « routine » politique incluant débats et délibérations. Une sorte de désescalade de conflit est opérée, une désécuritisation, en l’occurrence ici par une institutionnalisation. L’inscription des contestations territoriales internationales dans sa liste de risques et de menaces a eu comme conséquence pour Mayotte une nouvelle forme de sécuritisation et de dépolitisation. La caractéristique en est l’« exceptionnalisme » qui affranchit des débats et délibérations et octroie des moyens spécifiques. C’est ainsi que distinctement du code de la nationalité française, le droit du sol est restreint à Mayotte ou que le SMIC n’est pas augmenté à l’inverse de la France entière pour ne pas attirer des migrants.

Dans sa critique des théories de la sécuritisation, Balzacq (2018) ne manque pas de souligner que « ce rapport inversé entre dépolitisation et sécuritisation, d’une part, et entre politisation et désécuritisation, d’autre part, ne va pas sans difficulté ». Il est patent que la normalisation régionale de Mayotte souhaitée par Paris dans le cadre des accords de coopération de la Commission de l’Océan Indien (Comores, Madagascar, Maurice, Réunion France, Seychelles) en 2025, y est confrontée. Selon la France, la solution aux problèmes sécuritaires (désécuritisation) causés par la contestation territoriale de Mayotte par les Comores serait que Mayotte soit intégrée à la routine internationale (politisation) de la COI. Cette institutionnalisation de Mayotte est refusée par les Comores en termes de reconnaissance de souveraineté. L’échelle du multilatéralisme intergouvernemental, à savoir souverain, n’est pas opérante. La France plaide alors pour une forme de polylatéralisme (Lamy 2021)9, c’est-à-dire une coopération fonctionnelle par les programmes opérationnels.

Les nouvelles sécuritisations peuvent aussi s’appuyer sur de plus anciennes. La Convention de Montego Bay par exemple, stipule qu’en haute mer tout État peut intervenir contre la piraterie. Cet énoncé de droit international est saisi par de très nombreux acteurs privés et publics pour sécuritiser à des échelles multi-scalaires la piraterie maritime somalienne. Celle-ci sévit du Canal de Mozambique au Golfe d’Aden depuis 2008. Cette sécuritisation tient largement à la menace régionale globale qu’elle fait peser sur le commerce international et les chaînes d’approvisionnements mondiaux. La piraterie somalienne révèle ce conflit d’objet sur la libre circulation. Mais il s’agit aussi d’une nouvelle conflictualité à multiple tracks en termes de souveraineté et distribution.

Les pirates somaliens dénoncent le pillage de leurs ressources halieutiques par les bateaux-usines battant pavillon européens ou asiatiques. Ils considèrent mener un conflit que l’on pourrait qualifier de (dé)territorialisé. En effet, ils arraisonnent et détournent les navires empruntant les voies maritimes, y compris les plaisanciers et des gros tonnages d’hydrocarbures, voire des bâtiments militaires. Ils se constituent ainsi des ressources qui augmentent leurs capacités d’action. Tout ceci est dans le contexte d’un pays en proie à la guerre depuis des décennies. On peut considérer que les pirates somaliens se positionnent en acteurs sécuritisateurs et qu’ils sont, de leur point de vue, dans un processus de sécuritisation.

Cela n’est pas perçu ainsi par les acteurs internationaux qui sont ou défendent leurs cibles. Ni l’intersubjectivité ni le Speech Act que devrait être le droit international de la mer aux fondements conceptuels de la sécuritisation, ne sont ici performatifs. Waever (1998) fait dépendre cette performativité du Speech Act de l’« audience ». Balzacq (2018) souligne que la question de l’audience est un point inachevé de la théorisation de Waever. Nous constatons de façon empirique que dans ces conflits de sécuritisation, le Speech Act qui l’emporte dépend somme toute du rapport de forces. Il s’agissait du droit de veto au Conseil de sécurité des Nations Unies précédemment illustré. C’est ici la force des armes et au-delà, de la constitution d’une sécuritisation en réseaux (Rafidinarivo, Rajaon et Sabathier 2016) basée sur une « audience » internationale élargie et armée.

En effet, la sécuritisation de cette piraterie a conduit de nombreux acteurs publics ainsi que privés, comme l’Office Maritime Mondial, les armateurs ou les assureurs, à se mobiliser de façon (dé)territorialisée pour assurer la circulation des biens et des personnes dans le Sud-Ouest et au Nord de l’océan Indien. Les navales régionales et extrarégionales prennent une part stratégique importante dans cette lutte entre 2008 et 2011. Des armées nationales embarquent dans les navires marchands. Les garde-côtes des pays riverains, y compris insulaires, organisent des équipes spéciales. Les forces navales souveraines françaises et en opérations extérieures basées dans l’océan Indien (à La Réunion, Mayotte, Djibouti et aux Émirats Arabes Unis) contribuent. Pour la première fois depuis la guerre froide, les navales russes ou chinoises se projettent dans l’océan Indien aussi loin de leurs bases. La navale indienne s’investit durablement. Selon Reuters, de décembre 2023 à mars 2024, elle a déployé au moins 12 navires de guerre au nord de l’océan Indien. Elle alerte sur la reprise de la piraterie somalienne et a modifié sa législation pour juger les pirates que sa navale capture.

À l’échelle des réseaux et organisations internationaux, l’OTAN intervient par son opération Ocean Shield dans la Mer Rouge qui opère jusqu’aux Seychelles. Les Américains mobilisent la coalition multinationale Combine Task Force, présente dans la zone depuis 2002. L’opération EUNAVFOR Atalante de l’Union européenne dans l’océan Indien et la Mer Rouge est créée et pérennisée. Elle est la principale opération militaire de la Politique Extérieure et de Sécurité Commune de l’UE. Elle est toujours opérationnelle et se présente aujourd’hui comme un élément pivot de l’Indo-Pacifique.

Le programme intergouvernemental MASE (Maritime Security) de la COI agit de 2013 à 2023 avec un budget de 42 millions d’euros pour la sûreté et la sécurisation maritime pour l’Afrique australe, orientale et l’océan Indien. Il mobilise l’IGAD (Intergouvernemental Authority on Development), l’EAC (East African Community) et le COMESA. Il est articulé avec la Stratégie maritime intégrée à l’horizon 2050 de l’Union africaine. Il a agi pour la Somalie, a lutté contre la piraterie, notamment en termes juridictionnels, a mis en place une coordination régionale des informations dans ce domaine et a contribué au développement de l’économie bleue dans la zone. Il est renouvelé.

Des coordinations inédites d’information, d’opération et de coopération en réseau sont menées entre ces acteurs au-delà du seul cadre intergouvernemental. Une institutionnalisation se construit notamment sous forme de Centres d’information maritime à Madagascar et aux Seychelles par exemple. Des dispositifs juridictionnels extraterritorialisés, y compris des centres de rétention, sont mis en œuvre. La piraterie somalienne avait significativement décru depuis 2011 (Michele, Greidanus et Alvarez Alvarez, 2015). La question du pillage halieutique dans la zone n’est cependant pas sécuritisée à l’échelle internationale ni transnationale. La conséquence de tout cela à ces échelles est paradoxale. D’un côté, la désécuritisation de la piraterie maritime somalienne s’accompagne d’une politisation dont une des formes est l’institutionnalisation informationnelle ou juridictionnelle. D’un autre côté, un renforcement régional de la sécuritisation transnationale et du polylatéralisme (Lamy 2021) naval en réseau entraîne significativement une militarisation dépolitisée sans précédent de l’océan Indien qui perdure. Tout cela favorise une régionalisation sélective et multiscalaire.

Territorialisation maritime et politisation régionale

L’École de Copenhague distingue les superpuissances, dont la sécurité est systémique, des autres dont le réseau d’interdépendances sécuritaire est ancré dans la proximité géographique. Selon Buzan et Waever (2003), ceci entraîne la constitution de « complexes de sécurité » ou « constellations de sécurité » à l’échelle régionale c’est-à-dire des régimes de pratiques (Buzan et Waever 2009). Cette sécuritisation structure des communautés régionales de sécurité. Ils étudient par exemple le cas de l’Afrique Australe qu’ils caractérisent par un degré de conflictualité élevée. Nos recherches sur l’océan Indien mettent en lumière les ressorts et les instruments actuels de ces constellations ainsi que les nouveaux processus de sécuritisation afférents. Elles révèlent comment ces communautés se redéfinissent, ainsi que leurs objectifs, de manière inclusive ou exclusive.

La coopération militaire est un de ces instruments. Les forces souveraines riveraines de l’océan Indien organisent des manœuvres militaires conjointes. Celles de la COI par exemple déploient une coopération militaire interarmées pour entraîner les forces à l’interopérabilité régionale10. Pour la France, cela relève d’une stratégie indo-pacifique qui implique de nombreuses participations aéro-navales sur ces deux océans. En outre, l’Indian Ocean Naval Symposium ou IONS rassemble biannuellement les État-Majors des navales riveraines de l’océan Indien dans un cadre de dialogue opérationnel. Il organise aussi ses propres manœuvres. Il est impulsé par l’IORA, l’Indian Ocean Rim Association à laquelle la France adhère en 2020. Les réseaux d’alliance et d’interopérabilité ainsi créés sont aussi des réseaux de ventes d’armes (Milhiet 2022 : 64-72). La crise des sous-marins de l’AUKUS11 à l’encontre de la France en souligne cependant la réversibilité (Rafidinarivo 2021b).

Les nouveaux réseaux de coopération peuvent également analyser ainsi la sécuritisation. C’est le cas des manœuvres militaires d’alliances régionales et extrarégionales. Isabelle Saint-Mézard (2024 : 164-170) distingue l’Indo-Pacifique oriental de l’Indo-Pacifique occidental de part et d’autre de l’Inde. D’un côté, la priorité stratégique affirmée de l’Inde est l’océan Indien même si Jean Racine (2016) rappelle le triangle nucléaire Chine, Inde, Pakistan depuis 1998. D’un autre côté, Saint-Mézard souligne la prudence de l’Inde vis-à-vis d’alliances extrarégionales indo-pacifiques plus élargies, mobilisées à l’encontre de la Chine. Cependant, nous constatons par exemple que de telles manœuvres annuelles ont repris depuis 2017. C’est le cas de Malabar, mené par le Quad, alliance informelle entre l’Australie, l’Inde, le Japon et les USA. Il nous semble que l’Inde préfère prendre le risque de rompre le « cold peace », la paix froide avec la Chine et opter pour une sécuritisation alliée avec des puissances mondiales et régionales.

Nous pensons que l’Inde a consolidé ces dernières années une sécuritisation basée sur une stratégie d’alliances intrarégionales territorialisées. Elle est principalement insulaire et dissuasive, en concurrence avec la dynamique chinoise (Lasserre, Mottet et Courmont, 2022). Depuis dix ans, la Chine a consolidé son collier de perles des facilités portuaires et sécuritaires dans le grand océan Indien. Elle a étendu la double route terrestre et maritime de la soie jusque dans le Canal du Mozambique (Lasserre, Athot et Su 2022). L’Inde a consolidé ses bases militaires sur les îles indiennes d’Adaman et Nicobar, face aux Îles Coco où la Chine a des facilités portuaires. L’Inde a obtenu ce type de facilités à Kankesanthurai au Sri Lanka où la Chine les a aux ports de Colombo et Hambatota. Il en est de même aux Maldives où elle a des facilités de surveillance radar à Ihavan et la Chine à Marao. Elle a contribué à aménager ce que les observateurs considèrent comme une base navale potentielle : un port, une piste d’atterrissage et des bâtiments dont elle dispose sur l’île mauricienne d’Agalega. Elle est située en face des ports de Lamu, Mombasa (Kenya) et Bagamoyo (Tanzanie) où la Chine a des facilités et développe des projets portuaires étroitement liés aux ressources énergétiques. De plus, l’Inde détient des stations d’écoute et de contrôle radar à Maurice, aux Seychelles ainsi qu’à Madagascar (La Vie - Le Monde 2023 : 71)12 où elle a également des facilités portuaires dont elle dispose aussi à La Réunion.

Au Mozambique, c’est l’instrument de la coopération multinationale en réseaux qui est mobilisée par la sécuritisation. Face à l’insurrection djihadiste affiliée à l’État Islamique au Cabo Delgado, l’État a eu recours, sans succès, à une armée privée sud-africaine puis à l’armée privée russe Wagner avant de faire appel à la coopération en réseaux. Des gisements colossaux de gaz, comparables à ceux du Golfe Persique ou de la Mer du Nord, ont été découverts dans le Canal du Mozambique en 2012 (USGS 2012, 2016, 2024). Cela bouleverse les « opportunités et défis » du Mozambique et du Canal du Mozambique (Folio et Lamy-Giner 2019). Le Mozambique et la Tanzanie sont en phase de production et font appel aux investisseurs internationaux. Total s’engage ainsi au Mozambique pour le plus gros investissement de son histoire, 24 milliards de dollars. Le concurrent Exxon Mobil investit également. Le djihad des Shebab du Mozambique affiliés à Daech attaque les installations et progresse dans l’arrière-pays. La production gazière est suspendue depuis 2021 (Rafidinarivo 2021a).

C’est ainsi que d’une part, des troupes rwandaises et d’autre part, une mission de la SADC (Southern African Development Community de l’Afrique australe) au Mozambique (SAMIM) est financée par l’European Peace Facility de l’Union européenne. C’est un instrument de la Politique de Sécurité et de Défense Commune de celle-ci13. Ce financement de l’UE est renouvelé en 2024. L’Union africaine a contribué au financement des troupes de la SADC au titre des forces africaines en attente (FAA). Les troupes rwandaises sécurisent les installations gazières au Cabo Delgado. Les troupes de la SADC, dont le Mozambique est membre, sont en charge des trois provinces voisines et les forces mozambicaines du reste du pays. L’Union européenne quant à elle, a mis sur pied en 2021 la European Union Training Mission, EUTM-Mozambique, dans laquelle le Portugal et la France jouent un rôle important. Elle est prolongée et devient une European Union Military Assistance Mission, EUMAM-Mozambique, en 2024 jusqu’en 2026. Elle est ouverte aux pays tiers. Par ailleurs, un accord de coopération policière est mis en œuvre entre la Tanzanie, voisine du Cabo Delgado, et le Mozambique depuis 2021. La maîtrise d’une partie du territoire est en jeu. La situation est complexe d’autant plus que la population est très fragilisée par le conflit et les déplacés sont par millions. Suite à l’élection présidentielle de 2024 dont les résultats sont contestés par l’opposition, des violences post-électorales, qui perdurent dans le nord du Pays, ajoutent aux tensions et conflits. Ceux-ci ne sont pas résolus à ce jour.

La sécuritisation à l’échelle régionale de l’océan Indien révèle des dynamiques, voire des volontés de réorganisation du système international dans ses dimensions régionales et globales. Il s’avère que la distinction autrefois faite par l’École de Copenhague entre les grandes puissances et les puissances régionales est de plus en plus poreuse. Dans et/ou malgré le contexte de la guerre russo-ukrainienne, la Chine et la Russie poursuivent les manœuvres navales MOSI avec l’Afrique du Sud dans le Canal du Mozambique en 2023. Elles mènent des manœuvres conjointes avec l’Iran en 2024 dans le Golfe d’Aden en face duquel l’Inde a ses bases souveraines. Ces pays étaient tous présents au sommet des BRICS + à Kazan en Russie en 2024 avec de nombreux pays africains de l’océan Indien.

Le cas de l’Archipel des Chagos enfin, montre un long conflit de sécuritisation qui se résout en sécuritisation imbriquée. Le 3 octobre 2024, la Grande-Bretagne restitue l’Archipel des Chagos, British Indian Ocean Territory, à la souveraineté mauricienne. Du côté mauricien et du Premier ministre Pravind Jugnauth, c’est une victoire historique, la finalisation de la décolonisation. L’important répertoire d’actions internationales menées plusieurs décennies pour l’obtenir montre l’âpreté de la lutte conduite par ce petit État insulaire et des Chagossiens déplacés de force. En interne, Maurice a inscrit les Chagos dans sa constitution et n’a cessé de mobiliser son opinion publique pour la restitution. A l’international, Maurice a déployé un répertoire d’actions diplomatiques et médiatiques pour obtenir de plus en plus de soutiens. Elles lui ont permis de rassembler à sa cause une coalition de nombreux pays dont des alliés de la Grande-Bretagne et des États-Unis. Cela lui a constitué une pression utile dans les actions juridictionnelles internationales menées devant la Cour européenne des droits de l’homme ainsi qu’un tribunal arbitral. En 2017, la coalition obtient des Nations Unies une résolution autorisant Maurice à demander l’avis de la Cour Internationale de Justice. La résolution de l’AG des Nations Unies en 2019 « demande le retrait de l’administration coloniale » et ordonne à la Grande-Bretagne de procéder à la restitution « dans les plus brefs délais »14. L’AG saisit la Cour Internationale de Justice, organe juridictionnel des Nations Unies qui déclare le BIOT illégal et ordonne la restitution à Maurice dans les six mois. Le Tribunal International du Droit de la Mer (TDIM) lui emboîte le pas en 2021. Toutes ces juridictions internationales se prononcent en faveur de Maurice en appui de l’uti possidetis juris, fondement du droit territorial de la décolonisation.

Du côté britannique, la décision est prise en 2022 de négocier. La morale et le droit, en l’occurrence le droit international, l’emportent selon Peter Harris (2023). Ce dernier montre la capacité des Américains à peser dans la négociation en évoquant les scénarii mauriciens possibles vis-à-vis des compétiteurs, notamment la Chine. Les États-Unis sont locataires jusqu’en 2036 de l’île de Diego Garcia où une des plus importantes bases américaines avec armement nucléaire est aménagée avec leurs alliés britanniques. Sa portée de projection est tout le pourtour du bassin océan Indien. C’est un décret du nouveau Premier ministre travailliste Keir Starmer qui signe la décision de restitution le 3 octobre au motif de l’État de droit international, un mois avant l’élection présidentielle américaine et les élections législatives mauriciennes. Un traité suit le 22 mai 2025. Il infère que ni Maurice ni les Chagossiens, qui déplorent de ne pas avoir été consultés, ne remettent en cause la base. Le Président américain Joe Biden en a réaffirmé le « rôle crucial dans la sécurité nationale, régionale et mondiale ». Le Président Donald Trump et son administration contribuent à négocier le traité qui suit le décret avec les Britanniques et les Mauriciens.

Ce précédent peut sembler redoutable ou rempli d’espérance selon les acteurs pour d’autres cas de contestations territoriales internationales et de sécuritisation dans l’océan Indien. Cela interpelle la position de non-restitution de Mayotte et des Îles Éparses de la France (Rafidinarivo 2025)15. En 2024, le sénat français (Cambon, Demilly, Patient) considère que ni la question des îles Éparses revendiquées par Madagascar ni celle de Tromelin par Maurice ne posent de problème à la France dans l’immédiat. Il souligne qu’il n’en va pas de même pour Mayotte disputée par les Comores. Les Îles Éparses sont officiellement en processus de négociation, et plutôt en désécuritisation, initié par le Président Andry Rajoelina et le Président Emmanuel Macron depuis 2019.

Lors de sa visite d’État à Madagascar du 23 au 24 avril 2025, le Président français annonce une réunion de la Commission mixte franco-malgache sur les Îles Éparses le 30 juin 2025. Il s’agit de se demander quelles coopérations sont possibles dans le contexte du conflit de souveraineté. L’accord de co-gestion signé entre la France et Maurice pour Tromelin en 2010 n’a jamais été ratifié par le Parlement français. Il n’est plus à son ordre du jour depuis 2017. Dans le contexte actuel de tripartition de l’Assemblée nationale française, il serait étonnant que des formats de coopération de ce type soient votés. Ils risqueraient même de susciter une motion de censure à l’encontre du gouvernement. La Commission mixte ira peut-être vers du polylatéralisme (désécuritisation) comme des missions scientifiques, météorologiques ou encore une exploitation halieutique raisonnée. Cela pourrait aussi être une coopération régalienne de type sécurité défense (sécuritisation) pour protéger les ressources de biodiversité ou d’hydrocarbures. Mais Madagascar reste ferme sur sa demande de restitution et la France sur son refus.

Toujours est-il que, par la restitution, les Américains et les Britanniques réduisent la vulnérabilité politique et juridique du territoire de leur base et peuvent se concentrer sur la sécurité et la défense à multiple échelles. Maurice acquiert la position d’allié stratégique des États-Unis et de la Grande-Bretagne. On peut comparer avec Djibouti qui accueille quatre bases étrangères sur son territoire et en tire profit : américaine, française, chinoise et japonaise. Maurice n’a pas d’armée. Ce sont des accords de coopération avec l’Inde qui assurent sa sécurité défense. L’Inde est candidate depuis plusieurs années à un siège permanent au Conseil de Sécurité des Nations Unies. Les Britanniques confirment officiellement par ailleurs, quelques jours après la restitution, leur soutien à deux sièges permanents pour les pays africains. La situation ouvre de nouveaux champs du possible et peut-être à de nouvelles rivalités et coopérations, y compris dans l’Indo-Pacifique, par la (dé)territorialisation maritime. Tout cela favorise une régionalisation sélective et évolutive.

Conclusion

Les résultats de nos recherches sur l’océan Indien et l’Indo-Pacifique montrent comment la mer est une nouvelle frontière politique par les processus de désécuritisation et sécuritisation de la (dé)territorialisation maritime. Une majorité de délimitations maritimes ne sont pas faites dans le monde. Parmi elles, toutes ne sont pas au cœur de litiges. Certaines font l’objet de négociation en vue de lever les incertitudes de territoire maritime, support de droits, notamment politiques, économiques et environnementaux. Cette désécuritisation élargie relève d’une politisation portée par l’institutionnalisation. Elle est un vecteur de certitude et de confiance pour l’action, les échanges et la coopération. À l’inverse, l’incertitude de territoire maritime peut déclencher une dépolitisation au profit d’une sécuritisation élargie. Elle permet des procédures d’exceptionnalité en termes de décision et de moyens mobilisés à des échelles régionales. Cela pose alors la question d’une sécuritisation ouverte, à savoir coopérative, et/ou fermée, c’est-à-dire exclusive. Du périmètre et du degré de cette ouverture/fermeture dépend la configuration du processus de régionalisation.

Tableau 5

Tableau 5

Source : © Christiane Rafidinarivo

Nos résultats de recherche confirment nos hypothèses de régionalisation fermée, caractérisée par la spontanéité des intensifications régionales des transactions, et de régionalisation ouverte à laquelle s’ajoute la volonté politique de sécuritisation ou de désécuritisation. Cependant les résultats révèlent une dimension supplémentaire du processus, celle de régionalisation sélective, multiscalaire et évolutive.

Nos recherches révèlent les lignes de force actuelles et structurantes. Elles éclairent les processus d’internationalisation ainsi que les instruments de la sécuritisation de la territorialisation maritime. Ils sont les corollaires de la formation de communautés de sécurité régionales. Ces enjeux peuvent se saisir par le prisme de la régionalisation spontanée dont la maritimisation est un puissant vecteur. En effet, les flux du commerce international et des investissements maritimisés ainsi que leurs institutionnalisations en market-friendly contribuent à configurer les dynamiques de (dé)sécuritisation régionales. Ils sont façonnés par les rivalités et coopérations régionales. Ils montrent les rapports de force régionaux de la (dé)territorialisation maritime et ses leviers. Il s’avère que les grandes puissances ne sont plus les seuls maîtres des règles d’un jeu mouvant avec la capacité de les modifier.

De nouveaux enjeux de la (dé)territorialisation maritime se révèlent aussi par le prisme du régionalisme par la volonté politique. Les intergouvernementalismes sont des vecteurs de configurations et d’action collective régionale et interrégionale. Ils produisent spatialisation et (dé)territorialisation. C’est également le cas des réseaux de coopération et coopérations en réseaux suscités par la construction de nouvelles conflictualités. Les tensions et confrontations sont mues par des rivalités entre acteurs qui se considèrent concurrents, compétiteurs, adversaires, rivaux systémiques, voire ennemis. Les alliances et coopérations peuvent devenir paradoxales. La sécuritisation juridique que constitue le droit international de la mer est plus souvent battu en brèche et suscite davantage de négociations. C’est pourquoi les coopérations sont de plus en plus évolutives et de moins en moins certaines.

Les dynamiques de (dé)sécuritisation de la territorialisation maritime ont aussi pour corollaire l’essor des relations transnationales dans lesquelles l’État reste un acteur central mais interagit avec d’autres acteurs. Cela induit de nouveaux rapports de force multiscalaires. Nos recherches sur l’océan Indien éclairent ainsi la régionalisation dans la mondialisation par la (dé)sécuritisation de la territorialisation maritime. Elles nous permettent d’élaborer un agenda de recherche de renouveau empirique sur la sécuritisation et les régionalisations au sein de l’océan Indien et avec d’autres régionalisations comme l’Indo-Pacifique pour repenser les conflits et coopérations.

1 MéthodologieEnquêtes qualitatives mixtes auprès des praticiens de la défense et sécurité de l’océan Indien (1998-2024) : Hearing de responsables des

2 United Nations, « Agreement on Marine biodiversity of areas beyond national jurisdiction », BBNJ Agreement: https://www.un.org/bbnjagreement/en/bbnj

3 Christiane Rafidinarivo, 2023, interviewée par Julie Gacon, « Terres australes et antarctiques, la stratégie de la sanctuarisation », Les Outre-mer

4 Suite à la Résolution n° 3385 du 12 novembre 1975 de l’Assemblée Générale des Nations Unies sur Mayotte, le compte-rendu du Conseil de sécurité du 5

5 Peter Harris, “The Chagos dispute: where right makes might”, Third World Quarterly, 44:2, 2023, 395-404: https://www.tandfonline.com/doi/full/10.

6 Christiane Rafidinarivo, 2024, « Le monde vu depuis les rivalités de puissance », interview par Alice Milot, in Les Outre-mers, puissance mondiale :

7 GPMDLR : Grand Port Maritime De La Réunion.

8 FAZSOI : Forces Armées françaises de la Zone Sud de l’Océan Indien.

9 Le polylatéralisme est une notion élaborée par Pascal Lamy. Il s’agit de coopération transnationale entre agents publics et privés. Elle est fondée

10 Ministère des Armées, Opérations, FAZSOI exercice Papangue 2024, 17 avril 2024 : https://www.defense.gouv.fr/operations/actualites/

11 AUKUS : Australie, United Kingdom, United States of America. L’Australie se désiste du contrat d’achat de sous-marin français au profit de

12 La Vie – Le Monde, « L’Océan Indien. L’Inde sur la défensive », in L’eau et les Océans en cartes, Hors-série 71.

13 European Union, External Action, 2024 Progress report on the Implementation of the Strategic Compass for Security and Defense: https://www.eeas.

14 Nations Unies, ONU Info, Paix et sécurité, Chagos : l’Assemblée générale reconnaît la souveraineté de Maurice et exige le retrait du Royaume-Uni

15 Christiane Rafidinarivo interviewée par David Chazan, « Macron’s grip on Indian Ocean Territories tested by Chagos deal. France faces growing

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1 Méthodologie
Enquêtes qualitatives mixtes auprès des praticiens de la défense et sécurité de l’océan Indien (1998-2024) :
Hearing de responsables des forces armées à La Réunion et à Madagascar tous les 2 ou 3 ans suivant les nominations ; Tests focus groupe suivant la programmation d’évènements, colloques, symposiums régionaux de sécurité défense ; Entretiens semi-directifs ou panélisés de responsables sécurité défense organisés dans le cadre d’activités et évènements scientifiques suivants :
- Recherche invitée sur les Outre-mer et l’océan Indien, CEVIPOF Sciences Po (2014-2023)
- Séminaires Sécurité Défense Océan Indien, Association Océan Indien de Science Politique (2016-2018)
- Séminaires doctoraux Océan Indien : Territorialisation et conceptualisation, in « Séminaires doctoraux Faire de la recherche sur et depuis l’océan Indien », LCF, Laboratoire de recherche sur les espaces Créoles et Francophones et Laboratoire Océan Indien Espaces et Sociétés, Université de La Réunion en partenariat scientifique avec l’Association Océan Indien de Science Politique (2020-2023).
- Colloque L’environnement de l’océan Indien de l’Australian-French Association for Research and Innovation (2023).
- Doctoriales Océan Indien de Science Politique de l’Association Océan Indien de Science Politique (2023-2024).

2 United Nations, « Agreement on Marine biodiversity of areas beyond national jurisdiction », BBNJ Agreement: https://www.un.org/bbnjagreement/en/bbnj-agreement/text-bbnj-agreement consulté le 6 mai 2025. La ratification de soixante États est attendue pour cet Agrément jusqu’en septembre 2025. La France en fait particulièrement la promotion dans le contexte du sommet onusien des Océans à Nice en juin 2025.

3 Christiane Rafidinarivo, 2023, interviewée par Julie Gacon, « Terres australes et antarctiques, la stratégie de la sanctuarisation », Les Outre-mer, territoires stratégiques, Radio France Culture, Cultures Monde : https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/cultures-monde/terres-australes-et-antarctiques-la-strategie-preservationniste-2424934, consulté le 6 mai 2025.

4 Suite à la Résolution n° 3385 du 12 novembre 1975 de l’Assemblée Générale des Nations Unies sur Mayotte, le compte-rendu du Conseil de sécurité du 5 février 1976 donne une idée du conflit de sécuritisation en termes de Speech Act concernant Mayotte : https://documents.un.org/doc/undoc/gen/nl7/602/56/pdf/nl760256.pdf consulté le 6 mai 2025.

5 Peter Harris, “The Chagos dispute: where right makes might”, Third World Quarterly, 44:2, 2023, 395-404: https://www.tandfonline.com/doi/full/10.1080/01436597.2022.2142552, consulté le 6 mai 2025.

6 Christiane Rafidinarivo, 2024, « Le monde vu depuis les rivalités de puissance », interview par Alice Milot, in Les Outre-mers, puissance mondiale : https://la1ere.francetvinfo.fr/programme-audio/outre-mer-puissances-mondiales-7a61c69e-2754-4ed3-aa2e-5c307d5fee1d/ à partir de 15’, consulté le 6 mai 2025.

7 GPMDLR : Grand Port Maritime De La Réunion.

8 FAZSOI : Forces Armées françaises de la Zone Sud de l’Océan Indien.

9 Le polylatéralisme est une notion élaborée par Pascal Lamy. Il s’agit de coopération transnationale entre agents publics et privés. Elle est fondée sur l’efficacité et fondatrice de légitimité d’action, différemment de l’internationalisme souverain et du multilatéralisme.

10 Ministère des Armées, Opérations, FAZSOI exercice Papangue 2024, 17 avril 2024 : https://www.defense.gouv.fr/operations/actualites/fazsoi-exercice-papangue-2024, consulté le 6 mai 2025.

11 AUKUS : Australie, United Kingdom, United States of America. L’Australie se désiste du contrat d’achat de sous-marin français au profit de sous-marin à propulsion nucléaire américain avec l’appui de la Grande-Bretagne.

12 La Vie – Le Monde, « L’Océan Indien. L’Inde sur la défensive », in L’eau et les Océans en cartes, Hors-série 71.

13 European Union, External Action, 2024 Progress report on the Implementation of the Strategic Compass for Security and Defense: https://www.eeas.europa.eu/eeas/2024-progress-report-implementation-strategic-compass-security-and-defence-0, consulté le 6 mai 2025.

14 Nations Unies, ONU Info, Paix et sécurité, Chagos : l’Assemblée générale reconnaît la souveraineté de Maurice et exige le retrait du Royaume-Uni par 11 voix pour, 6 voix contre et 56 abstentions, 22 mai 2019 : https://news.un.org/fr/story/2019/05/1044111, consulté le 6 mai 2025.

15 Christiane Rafidinarivo interviewée par David Chazan, « Macron’s grip on Indian Ocean Territories tested by Chagos deal. France faces growing challenges after Britain’s decision to cede sovereignty of The Chagos Islands to Mauritius », Times, 24 avril 2025: https://www.thetimes.com/world/europe/article/president-macron-grip-indian-ocean-islands-v56zkvsxq, consulté le 6 mai 2025.

Tableau 1

Tableau 1

Source : © Christiane Rafidinarivo

Tableau 2

Tableau 2

Source : © Christiane Rafidinarivo

Tableau 3

Tableau 3

Source : © Christiane Rafidinarivo

Tableau 4

Tableau 4

Source : © Christiane Rafidinarivo

Fig. 1 Carte : Routes maritimes majeures

Fig. 1 Carte : Routes maritimes majeures

En rouge : navires pétroliers
En vert : navires de commerce

Source : GPMLDR 20247

Tableau 5

Tableau 5

Source : © Christiane Rafidinarivo

Christiane Rafidinarivo

Dr HDR en Science Politique, LCF Université de La Réunion / CEVIPOF Sciences Po

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